Au Togo, des Volontaires ONU et des volontaires américains Peace Corps ont décidé de se rassembler et de mener ensemble une activité en faveur des femmes détenues de la prison civile de Lomé, pour leur apporter une solution pratique et durable lors de leur période de menstruation. Les conditions de détentions étant souvent difficiles, en particulier pour les détenus qui ne bénéficient pas d’un soutien financier extérieur, les femmes sont amenées à subvenir à leur propre besoin. Grâce à cette initiative, les femmes incarcérées déclarent "Nous avons, ensemble, appris et fabriqué des protections hygiéniques en pagne, lavables et réutilisables."
Comme c'est le cas dans beaucoup d'établissement pénitenciers, les locataires de la prison civile de Lomé doivent subvenir à leur propre besoin en achetant leurs produits de première nécessité eux-mêmes. Ce règlement, rend la situation difficile pour nombre d’entre eux, qui n’ont pas de soutien extérieur, ou ne sont pas en capacité de les assumer financièrement. Femmes et hommes incarcérés doivent faire face à cette même réalité.
La situtation se complique pour les femmes, lorsqu'elle ne dispose pas même de moyens de se fournir des produits d’hygiènes de base telles que des protections hygiéniques. Hors, pour les plus démunies et atteintes du VIH-Sida, la période des menstruations est synonyme de rejet de la part de leurs codétenues, redoutant la transmission du virus à cette période. Le milieu carcéral togolais dispose de prisons localisées dans les principales grandes villes du pays. La prison civile de Lomé est l’une des principales du pays. Au départ construit pour environ 650 personnes, la prison civile de Lomé accueille à ce jour, plus de 2 000 détenus, dont 73 femmes.
Une solution locale, durable et économique aux inégalités de genre qui, bien que petite, a le pouvoir de changer profondément des vies.
L’activité a été inspirée par Colette, une volontaire du Corps de la Paix qui mène des actions semblables auprès des jeunes filles de son village d’affectation afin que ces dernières ne manquent plus l’école à cause de leurs règles. Cette technique très peu coûteuse est facile à réaliser, écologique et adaptée au contexte. Le programme VNU a donc fait appel à l’un de ses partenaires, l’ATFA (Association Togolaise pour les Femmes Abandonnées) dont les volontaires interviennent principalement auprès des femmes en milieu carcéral, ainsi qu’à la volontaire du Corps de la Paix pour appuyer l’organisation de l’activité.
L’atelier s'est déroulé au sein de l'établissement pénitencier et a suscité un grand intérêt auprès des détenues qui ont recommencé, durant deux jours, les mêmes travaux. Ces dernières ont même entrepris d’enseigner la technique de fabrication à d’autres détenues intéressées par le produit fini. En tout, une trentaine de détenues a été formée et utilise dorénavant ce système de protection.
Grâce à cet atelier et à la formation assurée par la Volontaire du Corps de la Paix, l’ATFA et son équipe reproduisent l’atelier auprès de certains établissements scolaires, ainsi que dans toutes les autres prisons du pays. Ce projet permet d’accroitre la santé de populations vulnérables et à risques, ainsi que la scolarisation des filles et jeunes femmes. Une solution locale, durable et économique aux inégalités de genre qui, bien que petite, a le pouvoir de changer profondément des vies.