Chantal Raharimalala, de Madagascar, est Volontaire Officier des Affaires civiles à Toulepleu, près de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. Son parcours, qui a suivi les évolutions de la situation politique du pays, est l’exemple des multiples facettes et responsabilités des Volontaires qui travaillent à la consolidation de la paix et de la démocratie.
Chantal Raharimalala vient de Madagascar. Depuis juillet 2012, elle est déployée à Toulepleu, près de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. Il s’agit de son quatrième poste en tant que Volontaire des Nations Unies en Côte d’Ivoire, où elle sert depuis 2007. Son parcours, qui a suivi les évolutions de la situation politique du pays, est l’exemple des multiples facettes et responsabilités des Volontaires qui travaillent à la consolidation de la paix et de la démocratie.
De juin 2007 à juin 2012, Chantal a travaillé en tant que Conseillère électorale à Korhogo. Sa mission principale : appuyer les 13 commissions sous-préfectorales dans l’organisation et la réussite des élections présidentielles et législatives en Côte d’Ivoire. Chantal a aussi contribué à sensibiliser la population locale aux questions électorales en distribuant des matériels d’éducation civique fournis par l’ONUCI afin d’encourager une culture démocratique durable. « Je me souviens en particulier de la nuit électorale lors du premier tour de la présidentielle. J’ai supervisé plus d’une cinquantaine de personnes, chose qui n’est pas aisée quand on est une femme. J’ai parcouru des centaines kilomètres en une seule journée, je n’ai pas dormi durant trois nuits successives, jusqu’à ce que tous les résultats arrivent au niveau de la Commission électorale départementale. »
« Suite à la crise post-électorale en décembre 2010, on nous a évacués en Gambie », se souvient Chantal. De retour en Côte d’Ivoire elle est affectée au Centre d’appels de la Division des Droits de l’Homme. Assurant une permanence téléphonique, elle répond aux questions de la population et recueille les plaintes concernant des cas d’abus ou de violations des droits de l’homme. Dans les cas d’extrême urgence, elle informe les agences des Nations Unies, ou le cas échéant d’autres acteurs humanitaires, afin de mettre en place une action immédiate.
A ce jour et depuis juillet 2012, Chantal est Officier des Affaires civiles au sein du Bureau des Affaires civiles de Toulepleu. Dans le cadre du redéploiement de l’administration, elle intervient pour apporter un appui aux membres de l’administration déconcentrée, qu’il s’agisse des autorités préfectorales, fiscales, douanières ou des collectivités territoriales.
Chantal estime ses efforts récompensés : « Voir les populations qui reprennent confiance après après chaque passage de l’ONUCI dans les villages, voir le reflet de la paix retrouvée dans leurs yeux et sur leur visage. Constater que dans notre département de Toulepleu, par rapport à la situation lors de mon arrivée, que la vie a repris son cours normal. La population vaque de nouveau à ses occupations et la situation sécuritaire se normalise. Quelques personnes sont encore sceptiques quant à cette paix retrouvée, mais la majorité de la population est confiante. Cela fait chaud au cœur de les voir. » Pour Chantal, les moments les plus difficiles, qui ont suivi la crise post-électorale, ont vu naître de grandes solidarités. «Pendant la période de la crise, cet esprit de famille qui existait entre nous nous a beaucoup aidés à surmonter la peur, le stress et toutes les difficultés qu’on a vécues. Sur le plan professionnel, cette expérience de volontariat m’a beaucoup appris aussi. Travailler avec des collègues de cultures différentes n’est quelquefois pas facile, mais j’ai beaucoup appris d’eux car on ne cesse de découvrir et d’apprendre dans la vie. »