Plus de deux ans au Burundi en tant que Chargé du Programme des Volontaires des Nations Unies signifient beaucoup, en termes d'expériences, efforts, rencontres, défis.
Bujumbura, Burundi: Plus de deux ans au Burundi en tant que Chargé de programme des Volontaires des Nations Unies signifient beaucoup, en termes d'expériences, efforts, rencontres, défis. Ce qui reste de cette riche expérience est difficile à résumer en quelques lignes.
Dans un ordre non hiérarchique, je ramène avec moi la fierté d'avoir pu contribuer aux efforts des différentes agences des Nations Unies pour la paix et le développement du pays ; j'ai eu la chance de pouvoir collaborer avec des personnes aux qualités humaines et compétences professionnelles exceptionnelles, que ce soit sur le terrain ou au siège du programme VNU à Bonn.
Mise à part mon évolution professionnelle, l'intérêt a surtout été de pouvoir contribuer à faciliter le lien et les échanges entre les Nations Unies et la population locale, la société civile et les jeunes. Soutenir des activités et des réalités locales d'engagement civique et de volontariat est sûrement l'une des tâches fondamentales du programme des Volontaires des Nations Unies ; cela se décline de manière différente selon le contexte, et au Burundi il a pris la forme de la mise en place, en cours, d'un Programme National de Volontariat des Jeunes, de la part du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le développement et du programme VNU.
Parallèlement, plusieurs Volontaires de lONU internationaux et burundais, chaque semaine, m'ont donné de vraies leçons d'engagement et d'enthousiasme, en soutenant régulièrement à travers des activités ludiques, éducatives et d'amélioration des conditions de la structure d'accueil de l'orphelinat public de Jabe.
Plusieurs organisations locales, les légitimes représentants du volontariat au Burundi, nous ont accueillis, supportés, accompagnés, et ont eu la patience de comprendre nos démarches, et parfois nos erreurs de compréhension ; elles ne peuvent pas toutes être citées, mais le Burundi ne serait sûrement pas le même pays sans les efforts et les résultats que chaque jour rapportent les activités de la Croix Rouge, les Scouts et Guides, les ONGs locales, le Centre Jeunes Kamenge, et plusieurs autres organisations qui méritent tout le respect qu'on doit aux vrais acteurs de la paix et du développement. Leur existence ne serait pas possible sans les milliers de volontaires qu'elles mobilisent.
Les célébrations annuelles de la Journée internationale des Volontaires, ainsi que du 10ème anniversaire de l'Année internationale des Volontaires en 2011 et la publication du Rapport sur la situation du volontariat dans le monde ont tous été des efforts de reconnaissance et de plaidoyer pour les volontaires burundais et internationaux au Burundi.
Parmi les responsabilités qui m'ont le plus passionné, la gestion des ressources humaines des affectations des Volontaires de lONU internationaux et nationaux basés au Burundi ; travailler pour garantir les meilleures conditions pour leur expérience humaine et professionnelle, et donc la qualité de leur contribution aux objectifs des différentes agences hôtes, reste selon moi l'une des tâches les plus importantes d'un chargé de programme VNU.
Cela est encore plus évident quand on pense à tous les professionnels burundais qui, grâce au programme VNU, ont pu être recrutés pour une expérience de volontariat international ; la possibilité de les appuyer dans le processus de sélection et recrutement, et de les voir commencer celle qui était souvent leur première expérience internationale m'a donné beaucoup d'énergie.
Toujours dans ce sens, les sensations très fortes pendant les recrutements des volontaires nationaux : un intérêt très fort de la part des jeunes burundais à participer au développement de leur pays, mais aussi, dans leurs dossiers de candidatures, toutes les faiblesses et les espoirs d'un pays que la crise a touché profondément, des jeunes qui luttent chaque jour malgré le manque d'emploi, et qui trouvent des manières originales de s'engager pour leur pays.
Dans tous ces dossiers de candidature reçus, on sentait le vrai besoin de participation, d'action, de solidarité mutuelle, et devoir choisir une seule personne sur des centaines de candidats me faisait sentir toute l'importance de travailler pour que le programme VNU puisse continuer à prospérer, mais aussi que le Programme National de Volontariat des Jeunes au Burundi puisse voir le jour sur des bases solides et partagées dans le plus bref délai.
Toutes les activités pendant ces deux ans ne sont qu'une petite goutte, et plusieurs choses auraient sûrement pu et dû être mieux faites, ou différemment, ou plus souvent, à l'avantage des collègues des différentes agences, des Volontaires de lONU et des volontaires et associations locales, ainsi que des bénéficiaires de toutes les activités de volontariat.
Mais sûrement, si seulement quelques-unes des personnes que j'ai rencontrées auront reçu une petite partie de tout ce que j'ai reçu d'eux et de cette expérience, mon bilan pourra se dire très positif.