Cela fait 30 ans cette année que j'ai commencé à travailler dans le Système des Nations Unies, principalement au sein du programme des Volontaires des Nations Unies. En considérant mon parcours, , je n'ai jamais été témoin d'une période comme celle que nous vivons depuis l'arrivée de la COVID-19. Nous avons tous été touchés directement ou indirectement par cette terrible pandémie qui s'est répandue dans le monde entier. S'il y a une chose que j'ai retenue de la pandémie de COVID-19, c'est que la solidarité est une valeur forte qui traverse le temps et les circonstances.
Au cours de ces dix derniers mois, alors que nous étions tous face à une crise sanitaire mondiale qui dévaste nos systèmes socio-économiques, l'adaptation, la résilience et la solidarité nous ont permis de réagir. Nos bureaux pays ont pu mobiliser rapidement des volontaires en Afrique de l'Ouest et du Centre pour soutenir les plans de réponse nationaux à la COVID19 : plus de 260 VNU, ont été déployés dans 19 pays pour soutenir les agences des Nations Unies, soit par un soutien médical et technique, ou par la conduite de campagnes de sensibilisation à grande échelle.
Avec la pandémie, nous avons dû adapter notre façon de travailler et de répondre aux besoins, parfois dans des conditions difficiles. Nos volontaires ont pris fonctions dans un contexte de confinement et de télétravail. Ils ont fait preuve de capacité d'adaptation et de professionnalisme, à l’image des 50 Volontaires des Nations unies spécialistes en santé déployés en partenariat avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour soutenir le personnel médical au front.
Il est évident qu'une pandémie telle, qui affaiblit les économies et les tissus sociaux, n'est pas seulement une préoccupation pour les organisations ou les gouvernements. C'est la responsabilité de chacun et les communautés sont aux premières lignes de la riposte. Nous avons encouragé leur engagement par des campagnes de sensibilisation, et elles ont joué un rôle déterminant dans la diffusion des bonnes informations et dans la sensibilisation des populations au rôle précieux qu'elles peuvent jouer dans cette lutte globale. Dans cette perspective, 146 volontaires communautaires des Nations Unies ont participé à ces campagnes de sensibilisation, aidant à démystifier les stéréotypes, les systèmes de croyance et lutter contre la désinformation, interagissant avec les communautés et utilisant des moyens innovants en temps de distanciation sociale. Au Sénégal et en Guinée, par exemple, nos volontaires ont mené des actions de communication de masse avec les radios communautaires. Au Nigeria, ils ont aidé à traduire des messages clés de prévention dans diverses langues locales et à les diffuser au sein des communautés.
Pour nous, il était essentiel de donner la priorité à l'engagement communautaire et de faire écho aux messages factuels, aux mesures préventives et à l'importance de la distanciation sociale. L'histoire de notre VNU internationale Helen Mayelle, qui a déployé 1 000 volontaires pour promouvoir le changement de comportement dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 en Sierra Leona, n'est qu'une des nombreuses histoires qui montrent le pouvoir de la solidarité.
Nous avons réorienté l'utilisation des fonds destinés à la promotion du volontariat au niveau des pays, pour permettre la distribution de masques, de désinfectants , et pour organiser des campagnes ciblées pour les segments les plus vulnérables de la population. Nos interventions au niveau communautaire nous ont montré que des résultats efficaces peuvent être obtenus avec de modestes moyens financiers.[1].
Nous avons uni nos efforts avec ceux d’organisations nationales et internationales telles que France Volontaires, la Fédération Internationale de la Croix Rouge et le Mouvement Scout pour atteindre le plus grand nombre de personnes possible. Nos volontaires engagés dans la riposte contre la pandémie ont touché environ 645 903 personnes[2], essentiellement des personnes âgées, des jeunes et de personnes vivant sous le seuil de pauvreté..
La pandémie COVID-19 a permis de mettre à profit la technologie pour une collaboration équitable. Alors que le monde entier était en état de confinement, les volontaires du monde entier ont pu apporter leur contribution par le volontariat en ligne. Notre région a bénéficié de l’appui de plus de 400 volontaires en ligne. Je me souviens de l'histoire inspirante de 10 talentueux volontaires en ligne qui ont aidé 1 000 Camerounais de Bamenda, dans le département de Mezam, à collecter des fonds en ligne pour une campagne de sensibilisation sur la COVID-19, et pour la distribution de savons et de masques.
Près d'un an après les premiers cas de COVID, la pandémie continue de bouleverser l'emploi, la santé, l'économie et l'éducation, exacerbant les problèmes de développement sous-jacents comme la pauvreté et l'inégalité. Nous devons continuer à unir nos efforts et à valoriser la solidarité. Grâce à la solidarité, nous pouvons surmonter cette pandémie et marcher vers un avenir meilleur. Et comme nous entrons dans une phase de relèvement, nous devons étudier comment les possibilités de volontariat peuvent être étendues à un plus grand nombre de personnes.
Article publié avec l'aide de la volontaire en ligne Katarzyna Rybarczyk
[1] Environ 19 400 dollars US provenant des fonds de promotion du volontariat ont été dépensés dans diverses actions de sensibilisation à la COVID-19.
[2] Application de Reporting du PVNU, 2020.