Papa Abdoulaye Deme, est un Volontaire des Nations Unies national, affecté à l’unité de gouvernance au sein du PNUD en tant que point focal VIH au sein du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il est en charge du développement de la mise en œuvre d’un projet de recherche et d’évaluation de la situation nationale sur les problématiques des groupes vulnérables mais aussi et surtout sur les questions de Droits Humains liés au VIH/SIDA.
Alors que des efforts notables sont constatés pour prévenir le VIH/SIDA, il persiste un gap important entre les centres de prise en charge dans la capitale et les structures sanitaires dans les régions. Ceci en termes d’équipements, de disponibilité des produits et ou simplement des médicaments antirétroviraux pour les personnes infectées"Ma première année en tant que volontaire a été particulièrement marquée par des interventions pratiques sur le terrain. Plus d’un millier de kilomètres parcourus, à travers les sept régions du Sénégal, j’ai participé à plus d’une dizaine de réunions d’évaluations avec les personnes infectées et/ou affectées par le virus et les populations les plus exposées.."
Mon constat est que les réalités sont bien différentes dans les communautés rurales.
Souvent ces populations n’ont pas les moyens de s’assurer une totale protection même si les stocks de produits existent. Face à la précarité, ils deviennent vulnérables et ne peuvent souvent pas, négocier le simple port du préservatif et/ou dénoncer les situations d’abus, de violences liées au genre et/ou à leur orientation sexuelle.
"Pour la première fois de ma vie, j’ai pu réellement toucher du doigt les difficultés des groupes vulnérables en ce qui concerne l’accès aux soins de santé liés au VIH, en ce qui concerne les violations des Droits de l’Homme dans les communautés rurales."
Notre intervention dans le cadre de ce projet au sein de ces communautés rurales a été de pouvoir évaluer et définir le niveau de l’assistance technique nécessaire à cette frange de la population afin de pouvoir développer des stratégies pour pouvoir combler le gap lié à l’atteinte des objectifs en matière d’accès aux services de santé. Ces efforts s’inscrivent dans les nouvelles stratégies 2016-2021 de l’ONUSIDA qui est un appel ambitieux à l’action pour accélérer la riposte et venir en aide aux laissés-pour-compte.
En tant que Volontaire des Nations Unies, je viens de réaliser ce que signifiait réellement cet appel. Loin de rester un slogan, c’est un appel urgent à investir davantage de fonds tout de suite. C’est un appel à réaliser l'objectif 90-90-90 : cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l'épidémie du SIDA, pour le traitement, à combler les lacunes en matière de dépistage et à protéger la santé des 46000 personnes vivant avec le VIH au Sénégal et des 22 millions de personnes dans le monde. C’est un appel à élargir la couverture incroyablement faible du traitement offert aux enfants vivant avec le VIH surtout dans les régions les plus reculés du Sénégal.
"Comme beaucoup de Volontaires des Nations Unies, je suis persuadé que nous pouvons contribuer à l’amélioration des conditions d’existence. Nous avons cette force de pouvoir servir les peuples à travers les institutions aussi bien sur le terrain que dans les bureaux."
J'ai choisi de devenir un Volontaire des Nations Unies car je souhaitais travailler pour une organisation qui, dans son domaine fait changer des situations, améliore des conditions et sauve des vies.
Le Sénégal, faisant partie des pays aux ressources très insuffisantes, reste encore fragile. Malgré les efforts dans la lutte contre le VIH, il existe un risque réel si les résultats importants obtenus jusqu’ici ne sont pas consolidés par des efforts intensifiés et des stratégies accélérées aux niveaux local, national, régional ou encore mondial.