Tout a commencé en mars 2017 lorsque j’ai accepté une mission en tant que chargé des affaires civiles pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). Les nouvelles et les rapports sur les dynamiques du conflit ont annoncé mon affectation—un certain nombre de mes amis ont essayé de me dissuader. Malgré leurs inquiétudes, j’étais déterminé à accepter cette mission pour la possibilité qu’elle m’offrait de collaborer avec les communautés au niveau local. Je savais qu’en agissant en tant que Volontaire de l’ONU je contribuerais aux efforts de paix au Soudan du Sud.
La Mission des Nations Unies dans la République du Soudan du Sud (MINUSS) a été établie en 2011 et depuis l’éclatement du conflit en 2013, son mandat a évolué pour incorporer la protection des civils, le suivi et l’enquête sur les atteintes aux droits de l’homme, le soutien au processus de paix mené par le Soudan du Sud et le soutien pour la délivrance de l’assistance humanitaire vitale. Quelques 440 Volontaires de l’ONU, comme Jackson Kambale Hangi (République Démocratique du Congo), sont sur place pour soutenir les objectifs de la mission et venir en aide aux communautés locales. Jackson, qui a travaillé comme spécialiste des affaires civils, en tant que Volontaire de l’ONUinternational auprès de la MINUSS, nous fait partager son expérience.
L’experience que j’ai vecu en travaillant au sein de la MINUSS dans le contexte du conflit armé intercommunal au Soudan du Sud reste sans parallèle. La section des affaires civiles joue un rôle central comme elle contribue à la mise en place du mandat de la mission dans le contexte de conflits intercommunaux et armés, travaillant principalement pour la gestion du conflit, le soutien à la cohésion sociale, les efforts de réconciliation entre les parties au conflit et les capacités d’alerte rapide.
Je suis fier d’avoir contribué par ma mission de six mois en tant que volontaire de l’ONU aux activités de la division des affaires civiles, en participant à la collecte d’information, en fournissant des rapports opportuns sur la gestion du conflit, la protection des civils et les activités relatives au processus de paix. Dans le cadre de ma fonction, je devais recenser les principaux acteurs et parties concernés et rester en contact tant avec les autorités locales du gouvernement, les dirigeants politiques, traditionnels et religieux qu’avec les groupes de la société civile, les informant sur le mandat de la mission et les activités dans mon domaine d’affectation.
Les volontaires de l’ONU forment la moitié du personnel des affaires civiles de la MINUSS. Ils jouent un rôle précieux pour mener à bien les opérations au jour le jour. C’est un honneur de travailler en tant que volontaire de l’ONU avec eux et surtout de savoir que les communautés locales sont satisfaites du travail que nous effectuons.
En mai 2017, j’étais impliqué dans l’organisation d’un forum pour la paix à Rimenze, une région reculée située à 35 kilomètres de Yambio, en Equatoria-Occidental. Dans cette région, plus de 6 600 personnes dépIacées à l’intérieur de leur propre pays étaient enregistrées et hébergées dans un bâtiment de l’Eglise catholique pendant plus de quatre mois sans aucune assistance humanitaire. Les circonstances sur le terrain peuvent s’avérer extrêmement difficiles par moments. Ces personnes déplacées, la plupart d’entre elles des femmes et des enfants, ont été traumatisé par les effets de la violence résultant dans le massacre, pillage et tabassage des populations civiles. Cette violence a rompu la confiance entre les parties. Ces communautés restent concernées pour leur sécurité et leur protection, ayant perdu espoir après avoir subi toutes sortes d’agressions.
Ce forum pour la paix cherchait à fournir une plateforme pour la communauté, les dirigeants religieux, politiques et traditionnels, avec l’équipe de MINUSS, pour diffuser un message de paix et collaborer avec la communauté de personnes déplacées, prônant le besoin de pardonner et une coexistence pacifique. Mon rôle était d’identifier et de mobiliser les principaux acteurs et parties concernées, à la fois venant des institutions et en dehors d’elles. Ce rôle était crucial pour le succès du forum. A la fin, j’étais content des commentaires positifs émis par la population locale, en particulier par certain dirigeants d’église, partageant leur vision sur les chances d’une coexistence pacifique dans la région.
Aujourd’hui, je suis ravi car je sais que j’ai redonné espoir à ces groupes vulnérables tout en améliorant leur confiance dans les efforts de paix déployés par MINUSS. Mon expérience en tant que volontaire de l’ONU m’a permis de contribuer directement au mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud. Cette expérience a changé radicalement ma vision des choses et m’a ouvert de nouvelles perspectives. Je suis ravi d’avoir fait partie d'une équipe incroyablement motivée qui travaille dur pour apporter la paix dans cet environnement difficile. J’ai vu comment, tant que le travail s’effectue en collaboration avec les communautés locales, les gens peuvent s’entraider et contribuer à la paix.