À Kramatorsk, une ville de l’est de l’Ukraine, les hostilités qui ont suivi le mouvement de protestation Euromaïdan ont laissé des marques qui sont encore largement présentes. Le Volontaire des Nations Unies Andrei Lahunou, qui travaille auprès du PNUD pour la consolidation de la paix et la prévention des conflits, aide ceux qui ont été affectés par le conflit à vivre de nouveau les uns avec les autres.
Lâest de lâUkraine est le théâtre dâun conflit armé durable, qui se définit comme étant un conflit caractérisé par sa longévité, sa complexité et une incidence élevée sur les populations locales Kramatorsk, située dans la région du Donbass, a été lâune des premières villes à échapper au contrôle du gouvernement au début du conflit, en 2014. Dans cet ancien bastion rebelle, les impacts de balle, les trouées laissées par les projectiles et les bâtiments endommagés sont encore visibles un peu partout.
En tant que Volontaire des Nations Unies au service du Programme de relèvement et de consolidation de la paix du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Andrei est chargé dâorganiser des événements, des ateliers et des formations promouvant la paix et favorisant la cohésion sociale. Actif dans divers secteurs et au sein de plusieurs communautés, Andrei travaille en coopération avec des personnes déplacées à lâintérieur du pays, des résidents de zones ne se trouvant plus sous le contrôle du gouvernement ukrainien, des fonctionnaires, des activistes, des ex-combattants ainsi que des citoyens devenus médiateurs au sein de leur communauté.
Andrei Lahunou (au centre sur la photo) travaille en tant que Volontaire des Nations Unies auprès du PNUD à Kramatorsk, dans lâest de lâUkraine.
Par exemple, Andrei a mis sur pied quatre séminaires Bellum aut Pax (« guerre ou paix ») en partenariat avec des organisations non gouvernementales, des activistes et des experts dans le but dâétablir le dialogue, dâéchanger des connaissances et de renforcer les capacités. Il a aussi organisé plusieurs ateliers « Insider Mediation » (médiation depuis lâintérieur) ainsi quâun événement spécial pour la Journée internationale de la paix, qui a attiré 200 participants, dont de nombreux jeunes.
« La paix ou la cohésion sociale, ce nâest pas quelque chose de tangible quâon peut toucher du doigt. Nous semons des graines, et quelques-unes, avec un peu de chance, seront florissantes. »
Andrei a aussi participé à la création dâun jardin communautaire, baptisé StudParkovka, dans le but de transposer ces efforts dans lâespace public. Conçu pour accueillir des activités récréatives et sociales, le jardin est situé à proximité de quatre universités (deux dÖ°âentre elles ont été déplacées en raison des hostilités). Lâobjectif principal de cette initiative est de cultiver le sens de la communauté, de la confiance et de lâapaisement.
Andrei et dâautres volontaires travaillent dans le jardin communautaire StudParkovka, dans lâest de lâUkraine.
Selon Andrei, câest sur le terrain que se trouvent les véritables acteurs des efforts de paix. « Celles et ceux qui restent, qui reviennent et qui sâengagent pour relever les défis du rétablissement et du développement sont les vrais héros [â¦] », affirme-t-il.
« Les histoires les plus belles et les initiatives les plus courageuses sont celles des personnes déplacées à lâintérieur du territoire, une communauté qui est soutenue activement par le PNUD et dâautres agences de lâONU », précise Andrei.
Andrei a tiré de nombreux enseignements de son expérience sur le terrain, mais câest dans la résilience de ceux qui, autour de lui, sâefforcent de promouvoir le changement pacifique quâil a trouvé une source dâinspiration particulière.
« Il ne faut pas victimiser les personnes affectées par les conflits armés. Souvent, ces personnes sont des exemples de courage, dâhéroïsme et de force humaine.
Ce que jâai appris, câest quâil y a de nombreux professionnels qui sont à pied dâÅuvre tous les jours, quâon ne remarque pas de lâextérieur, mais qui aident véritablement les Nations Unies et la population avec laquelle nous travaillons à aller de lâavant. », conclue-t-il.
Cette article est publié dans le cadre de la campagne pour la Journée internationale des Volontaires 2017: Les volontaires : premiers à agir. Ici. Partout.