Au Timor-Leste, Le Programme des Volontaires de l’ONU (VNU) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’associent pour faire avancer la durabilité environnementale. Le Timor-Leste, un des pays les plus jeunes du monde, est confronté à des défis qui vont de la pauvreté et de l’insuffisance des infrastructures à la dégradation de l’environnement et au changement climatique. La mise en place et la promotion d’un mécanisme de marché des cuisinières contribuent au progrès du secteur des entreprises sociales et de l’entrepreneuriat tout en réduisant la dégradation des forêts et de la terre.
La déforestation, des pratiques agricoles inadaptées, les feux de forêt, le surpâturage et les pressions démographiques comptent parmi les principales causes de dégradation de la forêt et de l’eau dans le pays. Une étude menée par l’Agence internationale de coopération du Japon (JICA) a révélé que le taux de déforestation annuel entre 2003 et 2010 était de 1,73 %. Si cette tendance alarmante devait se poursuivre, 17,3 % de la forêt du pays auraient disparu en 2071, et toutes les forêts du Timor-Leste en 2071. Dans un pays où 75 % de la population vit en zone rurale et plus de 70 % sont employés dans le secteur agricole et forestier, les ressources naturelles sont d’une importance essentielle.
Depuis février 2016, Sung-gil Lee, spécialiste de l’environnement Volontaire internationale des Nations Unies, travaille avec l’Unité de développement durable du PNUD Timor-Leste. Sa mission reçoit le soutien de la République de Corée.
J’appuie la mise en œuvre de projets environnementaux, en évaluant les politiques émergentes et les questions de développement au Timor-Leste pour mettre en avant des problèmes environnementaux potentiels et mettre au jour et formuler de nouveaux défis environnementaux. " – Sung-gil Lee, spécialiste de l’environnement Volontaire des Nations Unies.
Sung -gil a participé au Projet pour la promotion de l’énergie biomasse, soutenu par le Fonds pour l’environnement mondial du PNUD, le gouvernement et d’autres partenaires de financement. Ce projet qui doit durer quatre ans vise à atténuer les émissions nationales de gaz à effet de serre qui résultent de la déforestation et de l’utilisation de biomasses non renouvelables, en utilisant des ressources d’énergie biomasse dans les zones rurales. Cela aidera le Timor-Leste à accroître son accès à la bioénergie propre ainsi qu’à créer des emplois dans les entreprises inclusives. Les bénéficiaires sont pour la plupart des foyers vulnérables disposant de faibles revenus ou comptant des membres handicapés.
La pauvreté énergétique est en effet un moteur important du cycle général de la pauvreté au Timor-Leste. Touchant de nombreux problèmes transversaux, la pauvreté énergétique engendre un mauvais état de santé et une dégradation de l’environnement, et elle limite la croissance économique dans les secteurs où celle-ci est le plus nécessaire. Elle contribue également à la faiblesse du niveau d’éducation et à l’inégalité entre les genres. Selon un recensement datant de 2010, 94,7 % de la population du Timor dépend du bois pour cuisiner et 83,3 % des ménages utilisent des appareils traditionnels ouverts ou dépourvus de conduits d’aération.
« La population du Timor cuisine sur trois pierres ce qui produit un volume de fumée important et consomme une grande quantité de bois, déclare Sung-gil non seulement la santé des femmes et des enfants exposés à cette pollution intérieure et aux maladies qui y sont liées s’en trouve détériorée, mais la dégradation des forêts en est accélérée. »
En collaboration avec les autorités locales et les ONG, Sung-gil et son équipe du PNUD distribuent des cuisinières efficientes sur le plan énergétique et promeut l’utilisation de briquettes de biomasse faites de papier recyclé, de coques de café et de déchets organiques. En collaboration avec des partenaires locaux, les plans de la PNUD de distribuer 20 000 cuisinières améliorées aux ménages, écoles et boulangeries à travers tout le pays.
L’utilisation de cuisinières améliorées est très importante pour sauver la vie des personnes ainsi que l’environnement. Si nous atteignons la cible de 100 millions de foyers qui utilisent les cuisinières améliorées dans le monde en 2020, des milliards d’arbres et des milliers de vies seront sauvés ? " — Claudio Providas, directeur pays du PNUD au Timor-Leste.
Pour Sung-gil : « Mon équipe a voyagé dans les 13 municipalités du Timor-Leste pour organiser des réunions de consultation sur la loi relative à l’énergie renouvelable et promouvoir les cuisinières améliorées. Chacune des consultations a réuni entre 60 et 70 participants. » Il poursuit : « Notre projet a également distribué des cuisinières aux ménages et aux écoles. Un jour, j’ai visité une école et rencontré deux femmes qui travaillaient dans les cuisines à la préparation des repas de 471 élèves. J’étais incrédule lorsqu’elles m’ont montré leur cuisine qui comportait seulement un feu à trois pierres. À ce moment-là, j’ai été convaincu de l’importance de mon travail pour améliorer la vie des populations locales. »
Le PNUD travaille avec les ONG locales pour appuyer les fabricants de cuisinières améliorées et faciliter le développement du marché. Il en résulte que 27 entreprises produisent et vendent ces cuisinières améliorées, 22 écoles les utilisent pour des programmes de repas scolaires, de même que 32 restaurants, quatre boulangeries et 3 000 foyers. 135 000 kg de bois de chauffage devraient être économisés tous les ans et la pollution intérieure émise par les cuisinières devrait être réduite de 60-70 %.
En favorisant l’utilisation d’une énergie efficiente et d’appareils à faibles émissions de carbone, le projet vise à produire jusqu’à 20 000 cuisinières améliorées pour les foyers, les écoles, les boulangeries et les restaurants. La mise en place et la promotion d’un marché pour les cuisinières améliorées contribueront aussi à promouvoir le secteur des entreprises sociales et l’entrepreneuriat au Timor-Leste.
Cet article a été traduit de l’anglais par la Volontaire en ligne de l’ONU Karine Laguerre.