En 2016, le déploiement de plus de 400 Volontaires des Nations Unies internationaux et nationaux pour faire face aux flux migratoires de réfugiés et de migrants dans les pays limitrophes de la Syrie et en Europe est un exemple flagrant de la souplesse du programme VNU pour répondre à la crise syrienne.
Le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) continue à prouver sa capacité à réunir le développement contemporain et les défis liés à la paix. En 2016, la réponse du programme VNU face aux flux migratoires de réfugiés et de migrants a mis en valeur cette souplesse et cette capacité d’action rapide par le déploiement de centaines de Volontaires des Nations Unies soutenant les initiatives humanitaires et de développement, favorisant les réfugiés syriens et leurs communautés d’accueil.
Répondre aux flux migratoires de réfugiés et de migrants en Europe
Les flux migratoires de réfugiés et de migrants en Europe, générés principalement par les conflits prolongés en Syrie, en Afghanistan et en Iraq, ont continué de s’intensifier entre 2015 et 2016. L’instabilité dans cette région, notamment le conflit armé en Syrie, a provoqué ce qui est considéré comme la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
La situation des réfugiés et des migrants, de plus en plus instable, a des effets directs sur la capacité de réponse des entités partenaires des Nations Unies, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). En réponse à cela, le programme VNU a adopté des solutions ad hoc afin d’affecter des Volontaires des Nations Unies en Europe pour la première fois, entraînant le déploiement de 31 Volontaires ONU en 2016, envoyés en Irlande (2), en Belgique (2), en France (2), aux Pays Bas (2) et en Grèce (23). Ces Volontaires de l’ONU se sont engagés en tant qu'agents adjoints, qu’interprètes kurde-anglais ou arabe-anglais, ainsi qu'agents de protection.
La demande en Grèce était particulière élevée en 2016, étant donné la situation complexe sur le terrain. Comme beaucoup d’arrivées dans ce pays avaient lieu par la Méditerranée, le gouvernement grec a mis en place un réseau de centres d'accueil temporaires et de camps de réfugiés désormais permanents. Les conditions de vie dans ces camps demeurent désastreuses, influencées par le nombre très élevé d’arrivées et l’incapacité d’absorber les fonds. Dans ce contexte, la présence sur le terrain des interprètes et des agents de protection du programme VNU était particulièrement pertinente et a eu un impact considérable.
En Grèce, les Volontaires des Nations Unies chargés de la protection (administrateurs adjoints) ont été envoyés dans les îles afin de soutenir les opérations d’urgence du HCR lorsque le nombre d’arrivées était trop important. De même, les Volontaires ONU ont été envoyés à Calais, dans le nord de la France, pour participer au démantèlement de la « Jungle » et à l’évacuation d’environ 6000 à 8000 migrants vers des centres d'accueil disséminés dans le pays.
Comme le décrit un employé du HCR, « en 2016, le bureau du HCR à Bruxelles a travaillé avec les Volontaires des Nations Unies sur des projets d'accueil et de détention ». Il ajoute que
nos collègues du programme VNU étaient très qualifiés, et grâce à leur implication et à leurs compétences, le bureau du HCR à Bruxelles a pu créer de nouvelles synergies et développer une plus grande expertise sur ces enjeux [accueil et détention]
Les Volontaires des Nations Unies ont eu un impact notable sur les communautés locales en Grèce, notamment en abordant des sujets tels que la xénophobie et le racisme. Les volontaires du programme VNU ont organisé plusieurs événements encourageant le volontariat et la coexistence pacifique, avec des résultats fructueux. Les volontaires soutiennent régulièrement le personnel local du HCR pour naviguer au cœur des différences et des sensibilités culturelles qui pourraient apparaître avec l’arrivée des réfugiés de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
« Aux côtés de l’équipe urbaine du HCR, j’ai aidé de nombreux réfugiés vivant illégalement dans des zones urbaines au centre d’Athènes à entrer dans le système d’asile en Grèce, en leur fournissant les informations correctes pour l’inscription… Par conséquent, ils ont pu être reconnus comme des réfugiés. » témoigne Mohammed Thabit, Volontaire des Nations Unies.
Répondre à la crise des réfugiés dans les pays limitrophes touchés directement par la guerre en Syrie
Dans les pays limitrophes, près de cinq millions de réfugiés syriens ont été enregistrés. Depuis le début de la crise, le travail de 375 Volontaires des Nations Unies déployés dans cette sous-région a été crucial, aussi bien pour les réfugiés que pour les communautés d’accueil. Plus de 80% d’entre eux sont des Volontaires des Nations Unies nationaux, recrutés dans ces communautés d’accueil.
Les Volontaires de l’ONU internationaux surveillent les ressources humanitaires transnationales aux frontières entre la Turquie et la Syrie, et entre la Jordanie et la Syrie. Les Volontaires de l’ONU assistent le HCR dans la détermination du statut de réfugié et l’UNICEF dans la surveillance des activités d’émancipation des jeunes. Les réfugiés palestiniens au Liban travaillent comme enseignants Volontaires des Nations Unies, et aident à diriger les écoles pour les enfants réfugiés Palestiniens de Syrie au Liban.
Les Volontaires de l’ONU internationaux et nationaux soutiennent également la résilience économique et sociale des réfugiés et des communautés d’accueil, ce qui constitue une priorité dans ce contexte de crise prolongée. Au Liban, les Volontaires de l'ONU contribuent aux efforts du PNUD dans le soutien des formations professionnelles et techniques de jeunes Libanais des communautés d’accueil, dans différents secteurs selon les besoins du marché, ainsi que leur accès à des programmes de stages rémunérés pour faire face aux conséquences négatives de la crise syrienne sur l’emploi des jeunes.
Au nord de la Jordanie, les Volontaires des Nations Unies contribuent à soutenir la stabilité économique et sociale des communautés d’accueil en aidant les petites entreprises, en mettant en œuvre des projets d’ « argent contre travail » et en organisant des formations professionnelles et entrepreneuriales. En Iraq, les Volontaires ONU nationaux « administrateurs de solidarité communautaire » travaillent en collaboration avec des groupes de volontaires dans les camps de réfugiés et fournissent des formations sur la réparation des abris, la menuiserie, la peinture et encore d’autres compétences que les réfugiés peuvent utiliser immédiatement pour améliorer leur vie quotidienne. En Turquie, le programme VNU soutient l’intégration économique et sociale des femmes syriennes et turques en renforçant l’aide aux volontaires. Ce soutien implique la création de solutions basées sur les besoin et les volontaires afin d’augmenter la capacité d’insertion professionnelle et la possibilité d’accéder à des opportunités d’embauche.
Même si la protection des réfugiés et des migrants, ainsi que leur assistance, reste tout d’abord une responsabilité nationale, les agences des Nations Unies – notamment le programme VNU – continuent à faire face aux crises humanitaires là et quand cela est nécessaire.
> Cet article a été traduit de l'anglais par la Volontaire en ligne de l'ONU Sophie Provost