Tajik cheese makers in Switzerland during one of the study trip organized as part of the “Cheese exchange” initiative initiated by Martina Schlapbach while she served as UN Volunteer Associate Project Officer with UN Women in Tajikistan.
Les productrices de fromage tadjikes en Suisse, pendant l’un des voyages d’étude organisés par l’initiative “Echanges de fromage” de Martina Schlapbach pendant sa mission de Volontaire ONU Associée au Chargé de Projet ONU Femmes au Tadjikistan. (Giorgio Hösli/ONU Femmes Tadjikistan, 2016)

« Echange de fromage » : une initiative pour l’autonomisation économique des femmes

Pendant une mission de suivi sur le terrain comme volontaire de l’ONU associée au chargé de projet ONU Femmes au Tadjikistan, j’ai rencontré les dirigeants féminins de deux crèmeries qui, indépendamment l’une de l’autre, m’ont approché avec leur idée de produire un fromage à pâte dure qui soit plus durable qu’un produit laitier.

Pendant une mission de suivi sur le terrain comme volontaire de l’ONU associée au chargé de projet ONU Femmes au Tadjikistan, j’ai rencontré les dirigeants féminins de deux crèmeries qui, indépendamment l’une de l’autre, m’ont approché avec leur idée de produire un fromage à pâte dure qui soit plus durable qu’un produit laitier.

Le Tadjikistan est un pays hautement dépendant de la migration de la main d’œuvre. Un tadjik sur huit travaille à l’étranger. La prédominance des hommes parmi les émigrants résulte en un nombre élevé de foyers dirigés par des femmes. La plupart de la population vit de l’agriculture de subsistance.  

Une analyse du marché des laitages au Tadjikistan a montré que, même si du fromage est vendu dans presque tous les magasins et supermarchés, la plupart des fromages sont des produits importés. Les foyers privés possèdent 96 pour cent des vaches, mais le lait est transformé par les femmes en une variété de produits laitiers principalement utilisés pour leur consommation personnelle.  J’ai continué ma recherche sur ce marché, et les experts locaux ont confirmé le potentiel économique de la mise en place d’une production locale de fromage de haute qualité. 

J’ai décidé d’approcher des producteurs de fromages en Suisse avec cette idée – principalement, les gens qui produisent du fromage dans les Alpes pendant l’été le font dans des conditions qui sont très similaires à celles du pays montagneux qu’est le Tadjikistan.

Les producteurs de fromage suisses dont je me suis rapprochée ont fait preuve de beaucoup d’intérêt pour la transmission leur savoir sur la technologie de la production de fromage. Ils se sont aussi montrés intéressés par l’idée de se familiariser avec les processus de transformation du lait d’un pays qui leur était complètement étranger. 

C’est comme cela que j’ai eu l’idée de lancer l’initiative « Echange de fromage » entre un groupe de productrices de fromage de chaque pays. 

Dans le cadre du projet ONU Femmes, « Autonomiser les femmes abandonnées des familles de migrants au Tadjikistan », et en coopération avec l’Association des Agricultrices Suisses (SBLV), j’ai aidé à organiser un voyage d’étude de 10 jours au Tadjikistan en Décembre 2015 et en Novembre 2016, et en Suisse en Février 2016. 

Résultat, les tadjikes produisent et vendent maintenant leur propre fromage et les suisses sont très inspirées par la découverte de produits laitiers auparavant inconnus d’elles, comme les kurut, chakka et kaimok.

Un large réseau de partenaires a été établi en marge de l’initiative, et la coopération continue : avec un ami, j’ai fondé l’ONG Transphères, à travers laquelle nous continuons l’ « Echange de Fromage » comme premier projet, et nous prévoyons de mener d’autres projets d’échange de savoir-faire innovants dans le futur.

L’initiative « Echange de fromage » a autonomisé dix femmes, dans deux crèmeries dirigées par des femmes au Tadjikistan, à la production et la vente de leurs propres fromages à pâtes dures et molles, bénéficiant directement aux femmes et à leurs familles, ainsi qu’à leurs villages. 


Cet article a été traduit de l’anglais par la Volontaire en ligne de l’ONU Claire-Marine Selles.