Elodia Cheutou est une volontaire des Nations Unies qui travaille pour le Programme alimentaire mondial (PAM) au Cameroun. Elodia, affectueusement appelée "la mère des bébés" par ses collègues et partenaires, soutient la lutte contre la faim et alimente l'avenir des enfants et des femmes au Cameroun. Elle partage son expérience de volontaire.
Je m'appelle Elodia Cheutou et j'ai 28 ans, je viens du Cameroun. Je suis une volontaire ONU nationale servant avec le PAM à Bertoua, dans la partie Est du Cameroun.
En tant qu'assistant de surveillance sur le terrain, je contribue à lutter contre la faim parmi les réfugiés de la République centrafricaine (RCA) et la population hôte de la région. Notre bureau de terrain collabore avec des partenaires locaux et internationaux pour mettre en œuvre trois activités principales : la distribution générale et inconditionnelle de nourriture, les activités de subsistance et de résilience pour les réfugiés et la population hôte, et les activités de nutrition pour les jeunes enfants et les personnes vivant avec le VIH.
Mes tâches principales consistent à surveiller la distribution de nourriture sur les sites ciblés, à contrôler la collecte des paniers repas, à aider nos partenaires à organiser des communications sur le changement social et comportemental dans les communautés. J'organise également des leçons culinaires, des séances de sensibilisation à la violence sexiste et des sessions sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH).
Pour les activités de subsistance, je supervise l'aide alimentaire conditionnelle fournie à 2 200 foyers et je veille à la mise en œuvre d'activités telles que les fermes communautaires, les plantations de fruits et légumes et les étangs piscicoles.
Pour les activités de nutrition, je soutiens la mise en œuvre de programmes pour les petits enfants tels que le Blanket Supplementary Feeding Program (BSFP) et Food by Prescription (FbP) ainsi que le programme d'intervention sociale pour les personnes vivant avec le VIH. Je prépare les notes de mise à disposition des aliments et je surveille le prépositionnement des aliments dans 22 sites de distribution pour plus de 13 500 bénéficiaires.
J'assure également une coordination efficace avec les acteurs de la nutrition en organisant des réunions avec les partenaires et en fournissant des rapports et des outils de surveillance. Lors de mes missions sur le terrain, j'organise des discussions avec les bénéficiaires sur les pratiques d'alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (IYCF) et sur le modèle des associations villageoises d'épargne et de crédit (VSLA).
Je suis aussi un point focal genre et protection pour garantir l'intégration de l'égalité des sexes et de la protection dans toutes les activités de notre bureau de terrain. Je m'assure que les questions de genre et de protection sont prises en compte lors de la distribution de nourriture et je soutiens l'organisation d'ateliers de renforcement des capacités pour les partenaires et les bénéficiaires. Je partage fréquemment des messages clés avec mes collègues sur les questions de genre et de protection, notamment la prévention de l'exploitation, des abus et du harcèlement sexuels.
Notre bureau local et nos collègues VNU soutiennent des initiatives et des activités telles que les 16 jours d'activisme contre la violence sexiste, le soutien financier et psychologique aux enfants et à leurs mentors dans les orphelinats et aux femmes en prison.
“Ma mission est excitante et touchante! Je travaille avec des communautés très accueillantes et engagéess. Elles ont accepté de progresser dans leur vie et cela m'aide vraiment dans mon travail quotidien.
En plus, mes collègues sont très ouverts d'esprit, joyeux et travailleurs et ils sont toujours prêts à se soutenir mutuellement. Notre atmosphère de travail est tout simplement parfaite!
Le plus grand défi auquel je suis confrontée au cours de ma mission est la barrière linguistique. Un nombre significatif de nos bénéficiaires, tant les réfugiés que la population locale, sont analphabètes. Ils ne parlent que leur langue locale et j'ai toujours besoin du soutien d'un membre de la communauté qui parle français ou anglais. J'apprends donc le fulfulde, une langue très répandue parmi les bénéficiaires, pour mieux communiquer et m'intégrer dans la communauté.
Maintenant, je sais que le volontariat fait partie de ma vie et j'encourage tous les jeunes à s'engager dans des activités humanitaires et de développement.
“Vous ressentirez la paix de l'esprit et la joie intérieure lorsque vous verrez que votre travail contribue immédiatement à changer et à sauver des vies. Ma devise est "chaque jour, un sourire sur un visage vulnérable".
Elodia a étudié l'anthropologie médicale à l'université de Douala et la gestion de projet à l'Institut panafricain pour le développement. Elle a commencé à faire du volontariat à l'âge de 12 ans au sein de sa communauté locale et a continué à le faire tout au long de sa vie auprès de diverses organisations en Allemagne et au Cameroun. Elle a également partagé ses expériences de volontariat dans une vidéo.
Article traduit avec l'aide de la volontaire en ligne Katarzyna Rybarczyk