Borja Lopetegui Gonzalez (Espagne) est Spécialiste des communications au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Haïti. Il nous explique comment son éducation, alliée à sa vocation pour les communications sociales, l’a poussé à influencer la vie des gens de manière positive à Haïti. Sa mission est entièrement financée par le Gouvernement d’Espagne.
Grandir dans le Pays basque espagnol, une région dans laquelle le terrorisme a existé et a représenté une menace pour le bien-être de ma famille, m’a permis de développer des valeurs comme la tolérance, l’observation et des capacités d’écoute qui se sont avérées extrêmement utiles lors de mon volontariat à Haïti.
Je me souviens lorsque le recruteur du Programme VNU a insisté sur la sécurité imprévisible à Haïti et m’a averti que je travaillerais probablement dans des conditions de vie difficiles. Ma réponse était claire : « Je n’ai peur de rien. Il n’y a aucun pays sur Terre dans lequel je ne me rendrais pas pour aider les Nations Unies dans leur mission. »
Je suis arrivé à Port-au-Prince avec deux valises, et rempli d’une étrange sensation mêlée de vigilance et d’excitation : l’aventure d’une vie avait tout juste commencé. Ce même jour, les funérailles de l’ancien Président Jovenel Moïse étaient retransmises à la télévision, ce qui peut donner une idée de l’atmosphère tendue et agitée dans laquelle était plongé le pays. Depuis, j’ai travaillé sans relâche pour aider Haïti à se relever.
Le 14 août 2021, un séisme de magnitude 7,2 a frappé le pays, suivi de la tempête tropicale Grace, avec pour bilan 2000 décès, d’innombrables blessés et des milliers de foyers détruits. Ce fut une énorme catastrophe humanitaire, qui s’est traduite en véritable défi pour un communicateur de l’ONU comme moi.
Conformément à la stratégie de communication en situation de crise, j’ai préparé un communiqué de presse pour annoncer le soutien du PNUD au gouvernement haïtien, j’ai rédigé des messages sur les réseaux sociaux et coordonné le travail de photographes sur le terrain pour montrer l’impact immense de cette catastrophe. J’ai aussi préparé des discours et des briefings pour de Hauts représentants des Nations Unies et j’ai répondu aux demandes des médias afin d’assurer une couverture adéquate de l’évènement.
Je travaillais nuit et jour, sans relâche, et veillait à garder le contrôle sur mes émotions. Chaque minute, je me rappelais que mon devoir était d’aider le PNUD à atténuer les difficultés du peuple haïtien. Par ailleurs, découvrir que le Secrétaire Général des Nations Unies avait utilisé mes photos pour publier un tweet sur le séisme m’a motivé d’autant plus. --Borja Lopetegui Gonzalez, Volontaire de l’ONU, Spécialiste des communications
Il n’y a pas deux jours pareils, à Haïti. Je mène et supervise plusieurs productions de contenu pour représenter la réalité de nombreux groupes sociaux soutenus par le PNUD. Cela comprend les femmes entrepreneuses et marchandes, les membres de la communauté LGBT, les experts en gestion des déchets ainsi que les bénéficiaires de projets d’électrification des zones rurales.
Je m’efforce aussi de jouer un rôle actif dans le positionnement stratégique du travail du PNUD à Haïti. Par exemple, j’ai eu l’honneur de jouer le rôle de correspondant pour les gouvernements et les médias lors de la conférence des donateurs d’Haïti, un évènement qui a permis de recueillir 600 millions de dollars (US) pour aider le pays à se redresser après le séisme.
De même, j’ai établi une relation entre le bureau et ONU Info, afin d’assurer la publication de nos récits sur les plateformes nationale, régionale et mondiale pour augmenter notre visibilité et toucher de nouveaux publics.
D’autre part, j’ai appris que les situations chaotiques, telles que l’insécurité des citoyens, causée par les gangs ou l’incertitude politique, peut parfois nuire à l’état psychologique de l’équipe. Cela m’a enseigné combien il est important de motiver mes collègues.
Au cours de mon expérience en tant que Spécialiste des communications, j’ai toujours choisi de souligner la force des personnes afin que le monde puisse comprendre le potentiel d’un pays en développement comme Haïti, dans lequel ses populations vulnérables peuvent servir de moteur au développement sur le long terme. De cette manière, mon travail peut apporter de l’espoir à la nation.
Être en contact direct avec des communautés locales m’a permis de sonder les esprits de nombreux Haïtiens, et par-dessus tout, d’évaluer leur capacité à surmonter l’adversité. Pour cela, je fais toujours en sorte que les protagonistes de mes récits ne sont pas représentés en victimes mais bel et bien en héros inspirants. --Borja Lopetegui Gonzalez
Si quelqu’un me demandait si être un volontaire de l’ONU à Haïti est facile, je répondrais « Non ». Si on me demandait si je le ferais à nouveau, je répondrais « Un million de fois ». Le sentiment d’accomplissement est tout bonnement inimaginable.