« En tant que responsables du maintien de la paix, ne perdons jamais de vue la raison pour laquelle nous choisissons avant tout de naviguer dans ces espaces complexes et traumatisants, où chaque statistique représente une vie humaine individuelle. » Je m’appelle Abigail Skotnes, je suis originaire d’Afrique du Sud et je travaille comme Volontaire des Nations Unies internationale, au poste de spécialiste internationale du rétablissement, du retour et de la réintégration au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Au cours des cinq derniers mois, j’ai eu le privilège de servir auprès de la MINUSS en tant que volontaire. Je soutiens une équipe diversifiée et passionnée de casques bleus qui crée un environnement sûr pour le retour et la réintégration volontaires et dignes des personnes déplacées à l’intérieur du pays et des réfugiés déplacés durant la guerre civile du Soudan du Sud, ou plus récemment en raison de catastrophes d’origine climatique et d’affrontements intercommunautaires.
Au sein de la section Protection, transition et réintégration de la mission, je suis responsable de l’établissement de rapports et de l’analyse au niveau du siège, de la collecte et de la diffusion d’informations à des fins d’alerte rapide et sur les problèmes de protection émergents, sur les tendances en matière de déplacement, les défis ayant un impact sur les efforts de relèvement et les possibilités de solutions durables et de consolidation de la paix.
Basée à Djouba, je vis une expérience de volontariat interactive et stimulante dans laquelle je dialogue avec d’autres éléments de la mission, des partenaires du développement et de l’aide humanitaire pour partager des points de vue divers et une pensée critique.
Cette expérience a élargi mes recherches et mon engagement pratique sur les questions de déplacement prolongé, car elle m’a permis de m’attaquer à la complexité de la gestion des retours et du rétablissement dans un contexte hautement volatile et transitoire.
Je trouve gratifiant de contribuer à des produits informationnels tangibles, qui peuvent éclairer et favoriser la planification d’urgence et d’interventions de la mission afin de relever les défis identifiés par nos équipes sur le terrain. Au-delà de l’établissement de rapports et des analyses, je trouve intéressant de contribuer aux activités du programme de la section, conçues pour renforcer la résilience des communautés et favoriser les possibilités de génération de revenus (en mettant l’accent sur l’autonomisation des femmes) dans les zones de retour.
Abigail possède des compétences adaptées à l’analyse et à la diffusion d’informations sur la contribution de la section Protection, transition et réintégration au mandat de la MINUSS. Cela comprend le renforcement des systèmes de gestion de l’information et des capacités du personnel essentiels à la mémoire institutionnelle de la mission. La présence d’Abigail au sein de l’équipe est essentielle au succès de la section. --Ronald Mayanja, responsable du rétablissement, du retour et de la réintégration et superviseur d’Abigail à la MINUSS
Tout au long de mon parcours professionnel, j’ai appris l’immense valeur de l’immersion dans le contexte local, de la découverte des histoires et des récits locaux, et de l’engagement avec les gens sur le terrain, loin des limites de notre enceinte - et la vie dans notre enceinte est certainement la chose la plus difficile pour moi !
La visite de sites de déplacement au Darfour, le long de la frontière entre le Soudan et l’Éthiopie et, plus récemment, à l’extérieur des locaux des Nations Unies à Djouba, m’a donné un aperçu de la réalité indigne de certaines des 84 millions de personnes déplacées de force dans le monde, qui vivent sans accès aux services de base, au logement ou à la terre, mais m’a également montré leur immense résilience. Je crois qu’il est essentiel de se confronter aux réalités de votre travail si vous voulez rendre justice aux besoins et aux expériences vécues par les personnes dont vous faites le portrait dans vos écrits et vos rapports.
C’est une chose de parler de 84 millions de personnes déplacées de force dans le monde, et une autre de s’interroger sur la signification de ce chiffre. Restons conscients du coût humain et individuel pour toutes les personnes déplacées à la suite d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle. En tant que responsables du maintien de la paix, ne perdons jamais de vue la raison pour laquelle nous choisissons avant tout de naviguer dans ces espaces complexes et traumatisants, où chaque statistique représente une vie humaine individuelle. --Abigail Skotnes, chargée du rétablissement, du retour et de la réintégration, UNMISS
Je suis fière de travailler aux côtés de collègues qui m’inspirent chaque jour par leur dévouement et leur engagement (au prix d’immenses sacrifices personnels) pour apporter une assistance vitale, une protection physique et un renforcement des capacités afin d’améliorer la vie des populations déplacées et touchées par le conflit dans l’ensemble du Soudan du Sud.
Pour moi, le volontariat est synonyme de partage de la diversité, de l’expérience et des connaissances, afin d’apprendre des autres et de faire preuve d’humilité. Grâce au volontariat, j’ai rencontré certaines des personnes les plus fortes et les plus résilientes que je connaisse, que ce soit lors de ma participation aux efforts de nettoyage pour que les familles déplacées par le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 puissent rentrer chez elles, ou dans le cadre de ma collaboration avec des amis et des collègues des quatre coins du monde, lorsque nous échangeons nos histoires, nos cultures et nos points de vue uniques. --Abigail Skotnes