Le Volontaire ONU Emmanuel Egorp (en orange) sensibilisant les élèves et les enseignants de l’École modèle GRA du gouvernement, Maiduguri, État de Borno, lors de la célébration de la Journée de lʼhygiène menstruelle le 28 mai 2022.
Le Volontaire ONU Emmanuel Egorp (en orange) sensibilisant les élèves et les enseignants de l’École modèle GRA du gouvernement, Maiduguri, État de Borno, lors de la célébration de la Journée de lʼhygiène menstruelle le 28 mai 2022.

Donner un visage humain à la lutte contre la violence basée sur le genre

La Journée mondiale de lʼaide humanitaire est plus quʼune simple journée de reconnaissance des travailleurs humanitaires qui consacrent leur vie à des causes humanitaires. Cʼest une journée pour nous rappeler que les travailleurs humanitaires rendent le monde non seulement plus sûr, mais aussi plus équitable et inclusif. Parmi eux, Emmanuel Egorp, un Volontaire ONU nigérian de 39 ans qui sʼest engagé à lutter contre la violence basée sur le genre en sʼimpliquant au quotidien auprès des communautés.

Emmanuel est un Volontaire ONU national spécialiste du programme sur la violence basée sur le genre au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Il soutient la programmation dʼinterventions innovantes en matière de prévention, dʼatténuation des risques et de réponse de qualité dans les États de la Baie du Nigéria (Borno, Adamawa et Yobe).

Emmanuel contribue de manière substantielle à lʼaccent mis par son unité sur lʼengagement accru des hommes et des garçons, en particulier dans la prévention de la violence basée sur le genre et la réduction des risques. Il dirige également lʼintervention pilote sur la violence basée sur le genre à lʼécole, conformément à la stratégie dʼinterface humanitaire-développement-paix de lʼUNFPA.

En effet, la mission de lʼUNFPA est dʼoffrir un monde où chaque grossesse est désirée, chaque naissance est sûre et le potentiel de chaque jeune est réalisé en atteignant les trois résultats transformateurs que sont la fin des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, la mortalité maternelle évitable et la violence basée sur le genre dʼici 2030.

Soutenir les efforts de lʼUNFPA « est vraiment gratifiant pour moi », déclare Emmanuel. Il affirme que toutes ses expériences antérieures, ses connaissances et ses compétences en matière de soins de santé cliniques, publics et primaires, de renforcement des systèmes connexes, de gestion des programmes et de financement axé sur les résultats lui ont permis dʼacquérir une vision intégrée et innovante unique. Elles lui permettent également de soutenir les efforts de son agence de manière plus efficace et efficiente.

Le monde change très rapidement et le nombre de personnes ayant besoin dʼune aide humanitaire augmente en raison des changements climatiques, des conflits, etc. Je veux vraiment aider, même de la plus petite manière possible, pour que chacun, peu importe qui, préserve la dignité dʼêtre humain avant tout, indépendamment de lʼâge, de la race, de la religion ou du genre. Le programme VNU mʼoffre une opportunité incroyable de le faire et bien plus encore. --Emmanuel Egorp, Volontaire ONU à lʼUNFPA, Nigéria

Dans le cadre de son mandat, Emmanuel a dirigé la visite dʼune équipe de lʼUNFPA à lʼÉcole modèle GRA de Maiduguri, dans lʼÉtat de Borno, à lʼoccasion de la Journée internationale de lʼhygiène menstruelle, célébrée le 28 mai. Cette journée est lʼoccasion de sensibiliser les adolescents, filles et garçons, à la gestion de la santé et de lʼhygiène menstruelles. Lʼéquipe de lʼUNFPA a également distribué des kits menstruels à 120 écolières, dont sept garçons.

Ma famille a été déplacée de la zone de gouvernement local de Bama. Maintenant que nous vivons dans une communauté dʼaccueil à Maiduguri, il est encore plus difficile, à chaque cycle menstruel, de faire face à la douleur intense tout en faisant le ménage, en allant à lʼécole et en se concentrant en classe. Il mʼest très difficile de trouver des serviettes hygiéniques, alors je me rabats sur de vieux morceaux de tissu. La peur de tacher mon uniforme et de me faire embêter par mes camarades de classe (surtout les garçons) me pousse à manquer au moins trois jours de classe tous les mois. Parfois, jʼai envie dʼêtre un garçon, pour ne plus avoir à subir tout ça ! --Halima, 15 ans, élève de lʼÉcole modèle GRA, bénéficiaire de la formation à la gestion de lʼhygiène menstruelle

Lʼexpérience la plus enrichissante quʼEmmanuel a vécue est le projet pilote mondial dʼintervention contre la violence basée sur le genre dans les écoles, lancé en novembre 2021 pour commémorer les 16 jours dʼactivisme contre la violence basée sur le genre, en partenariat avec lʼUNICEF.

Avec son équipe de cinq autres Volontaires ONU, Emmanuel a pu former plus de 50 écoles secondaires, y compris des écoles privées, à la mise en place de mécanismes de signalement, à la fourniture de premiers secours psychologiques, à lʼétablissement de liens dʼorientation, au développement dʼun code de conduite pour les enseignants et les apprenants, ainsi quʼà la création de clubs scolaires sur la violence basée sur le genre et dʼun réseau communautaire de conseillers dʼorientation.

Avant de devenir Volontaire ONU, Emmanuel sʼest porté volontaire comme intervenant de première ligne lors des premiers mois de la pandémie de COVID-19, lorsque lʼAdministration du Territoire de la Capitale Fédérale, Abuja, a fait appel à des travailleurs de santé pour se porter volontaires. Il est très engagé dans sa communauté et ne manque jamais une occasion de collaborer avec des organisations ou le gouvernement pour apporter une aide humanitaire à son peuple, où quʼil vive. 

En 2022, 95 Volontaires ONU ont été mobilisés dans la région de lʼAfrique de lʼOuest et du Centre pour soutenir les programmes à vocation humanitaire du système des Nations Unies dans cinq agences et missions différentes dans huit pays.