Ma vie a changé à bien des égards depuis que je suis Volontaires des Nations Unies. J’ai réalisé qu’il y a des gens qui attendent que quelqu’un fasse quelque chose pour eux. Mes expériences amères de la guerre civile dans mon pays en Sierra Leone, une souffrance de onze années, m'ont fait comprendre les besoins de ces gens qui n’ont rien à voir avec la politique ni la guerre.
Kisangani, République démocratique du Congo : Je suis assistant de terminal aérien à la Section de l’aviation pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Avant de venir en République démocratique du Congo il y a un peu plus de deux ans, j’ai été au service de la Mission de maintien de la paix en Sierra Leone pendant six ans. Kisangani est mon troisième lieu d’affectation après Aru où je suis resté cinq mois et Lubumbashi où j’ai passé deux ans.
Parmi mes principales responsabilités, il y a la supervision des services de manutention au sol et l’assurance que les règles de sécurité sont bien respectées à l’aéroport. J’établis aussi des rapports mensuels sur l’évaluation des performances du personnel de l’aéroport et je fais l’inventaire régulier du matériel et des équipements. Je suis en contact avec les différents services de la mission afin de coordonner leurs besoins en fonction des opérations avec les autorités locales de l’aviation. Nos services sont répertoriés dans la documentation de vol que je prends soin d’établir au besoin, et je fais très attention aux risques qui pourraient entraver la sécurité et qui demandent à ce que des décisions ou des mesures soient prises.
Ma vie a changé à bien des égards depuis que je suis Volontaires des Nations Unies. J’ai réalisé qu’il y a des gens qui attendent que quelqu’un fasse quelque chose pour eux, pour améliorer leur vie et leurs conditions d’existence dans des communautés qui souffrent comme le pays. Cela m’a amené à réfléchir à mes expériences amères de la guerre civile dans mon pays en Sierra Leone, une souffrance de onze années qui me faisait comprendre les besoins de ces gens et qui n’avaient rien à voir avec la politique ni la guerre.
C’est à partir de ce moment que j’ai voulu tendre la main et ce désir est devenu de plus en plus fort au fur et à mesure que les jours ont passé dans la mission. Certes je comprenais qu’il n’était pas humainement possible d’aider tout le monde, mais qu’on pouvait commencer quelque part, avec quelqu’un ou avec plusieurs personnes. J’ai donc pensé qui je pouvais aider et comment je pouvais le faire.
J’ai rencontré un jeune garçon à l’église d’Aru qui m’a paru énergique. Il était sans emploi et je me disais quel gaspillage de ne pas utiliser cette force. On sait que lorsque des personnes se sentent inutiles, elles peuvent devenir à un moment donné un problème pour la société. Ce gars savait parler et écrire l’anglais et le français, mais n’avait qu’un petit rôle d’interprète à l’église. Je me suis rendu compte qu’il savait conduire des petits véhicules, des motocyclettes et qu’il était enseignant à l’école.
Mais dans ce pays en crise, on ne peut pas vivre d’un salaire de professeur d’école quand on a toute une famille à nourrir. Cela le contrariait et pour s’en sortir il voulait trouver un travail qui l’aiderait à subvenir aux besoins des siens. C’est là que je me suis dit que je devais l’aider, l’aider à devenir utile, à avoir confiance pour que la société ne le rejette pas un jour. J’ai alors proposé au pasteur d’acheter une moto pour ce gars, de donner un acompte et que ce gars paie le reste en faisant le chauffeur de taxi. C’est comme cela que tout a commencé pour lui. Entre temps il a obtenu un diplôme et travaille comme contrôleur de carburant dans la mission.
Pour moi, c’est un exemple de renforcement de la capacité d’une personne qui provoque de l’enthousiasme et a un effet positif sur une existence. Je fais partie de la famille des volontaires du programme VNU et c’est pour cette raison aussi que j’aide à la distribution de fournitures scolaires aux écoles lors de la Journée internationale des Volontaires.
Je suis convaincu que quelque part dans ma mission, je contribue au mandat de la MONUSCO et que ma conscience ne me trompe quand je dis que je vise la bonne cible et que je continuerai à aider ceux qui souffrent. Ce qui est constant, c’est l’esprit de volontariat qui ne peut jamais disparaître. A Kisangani j’ai pris l’habitude de rendre visite à des personnes hospitalisées et de les aider à obtenir leurs médicaments dans la mesure de mes possibilités.