En Guinée, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le programme VNU ont mobilisé 14 volontaires communautaires des Nations Unies pour apporter un soutien aux femmes leaders des communautés en vue de la prévention d'éventuels conflits liés aux élections législatives et présidentielles. Ce projet, financé par le Fonds pour la consolidation de la paix (PBF), est mis en œuvre en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le gouvernement de la Guinée afin de renforcer les systèmes de gestion des conflits locaux, y compris la participation et l'engagement des filles et des femmes leaders dans le milieu communautaire.
Les Volontaires des Nations Unies déployés - sept femmes et sept hommes - ont d'abord suivi une formation sur la résolution et la gestion pacifique des conflits, y compris les violences basées sur le genre, visant à sensibiliser les femmes et les filles, les autorités locales et religieuses, et la population. Les volontaires ont tenu 132 séances de dialogue dans les cinq communes de Conakry: Matoto, Kaloum, Ratoma, Dixinn et Matam. Alpha Makanera est l’un d’entre eux.
Au début, nous devions faire face à la réticence des femmes et, parfois, à la méfiance des autorités locales. Cependant, à force de persévérance, nous avons réussi à gagner le soutien des communautés au projet et à les sensibiliser au rôle des femmes dans la gestion des affaires publiques. Nos sessions ont touché plus de 2100 personnes, dont 1549 femmes et filles. Alpha Makanera, volontaire communautaire ONU à l'UNICEF.
Fanta Fofana, VNU nationale chargée des affaires de genre au sein de l'UNICEF, contribue à la coordination, la surveillance et l'évaluation du projet. Selon elle, les volontaires communautaires ONU ont contribué à réduire les tensions avant et pendant les élections présidentielles, malgré quelques incidents violents observés dans la période post-électorale. Les séances de dialogue ont permis à des personnes telles que les forces de l'ordre, les journalistes et les autorités locales de mieux comprendre le rôle que chacun peut jouer pour des élections paisibles et une société égalitaire où les droits de chacun sont respectés.
Après la première série de sessions, les Volontaires de la Communauté des Nations Unies, soutenus par deux consultants nationaux chargés des affaires de genre et de la gestion de projets, ont identifié et formé 800 femmes et filles au leadership transformationnel et à la gestion des violences basées sur le genre, entre autres. Ces dernières engageront à leur tour un dialogue avec les organisations non formelles de femmes, les organisations de jeunesse et les communautés locales, afin de les sensibiliser à la prévention des conflits et de promouvoir une culture de la paix.
Au cours de la formation avec les filles et les femmes leaders, nous leur avons expliqué dans leur dialecte comment différencier les projets politiques, économiques et communautaires. Nous avons également abordé la question des violences basées sur le genre et les moyens de les prévenir. La façon dont elles ont fait passer les messages au sein de leurs groupes m'a profondément impressionnée. Elles étaient à l'aise lorsqu'elles s'exprimaient sur les problèmes de leurs communautés. Fanta Fofana, volontaire ONU, officière genre à l'UNICEF.
Le principe du projet est que les stratégies de médiation et de gestion des conflits qui engagent systématiquement les femmes et les acteurs de la société civile en général ont plus de chances d'être soutenues au niveau national et de mener à une paix durable. Les volontaires continueront ainsi à renforcer les capacités des leaders et à les accompagner dans leur nouveau rôle comme relais de la promotion de la paix en Guinée.
Les Volontaires des Nations Unies sont indispensables à la réussite de nos activités. Ils sont les acteurs principaux et constituent l'ancrage des institutions sur le terrain et nos intermédiaires efficaces auprès des communautés. Nous bénéficions de leur engagement et de leur dynamisme dans la mise en œuvre de ce projet, pour lequel l'approche participative est cruciale. Liliana Pardo Guerrero, Spécialiste du Programme de Genre, UNICEF
Article traduit avec l'aide de la volontaire en ligne Katarzyna Katarzyna