À 29 ans, Stefan Morris, Volontaire des Nations Unies national, est l’assistant en communication de l’initiative Spotlight au sein du Bureau du Coordonnateur résident (BCR) des Nations Unies en Jamaïque. Cette initiative de l’Union européenne et des Nations Unies est le plus grand effort ciblé au monde pour lutter contre la violence envers les femmes et les filles. À l’occasion des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, nous avons discuté avec Stefan de son point de vue sur la masculinité toxique, des défis auxquels sont confrontées les femmes jamaïcaines et de sa contribution en tant que Volontaire des Nations Unies.
Stefan dirige le pôle communication de l’initiative Spotlight, qui fait connaître le programme au moyen de messages cohérents et de campagnes numériques utilisant des messages, des données et des infographies qui racontent l’histoire des programmes, des services, des résultats et de leurs effets.
En Jamaïque, les messages concernant des sujets sensibles tels que la violence basée sur le genre et la violence familiale doivent être traitées avec le plus grand soin. Le travail de Stefan contribue au déploiement plus large de la communication du programme à travers les organisations bénéficiaires des Nations Unies. Il dirige le groupe de travail sur la communication, composé de représentants du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et d’ONU Femmes.
L’enquête 2016 d’ONU Femmes sur la santé des femmes en Jamaïque a révélé que 77 % des femmes trouvaient qu’il était naturel (ou voulu par Dieu) que l’homme soit le chef de sa famille ; 70 % était d’accord pour dire que le rôle principal de la femme était de s’occuper du foyer et 31 % pensaient qu’une femme est obligée d’avoir des relations sexuelles avec son mari quand il le souhaite.
L’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles nécessite une approche globale. Les femmes, les filles, les hommes, les garçons, l’État, les organisations de la société civile et les citoyens jouent tous un rôle essentiel. L’objectif principal de l’ONU, qui est de ne laisser personne de côté, est la promesse de transformation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et est mis en évidence par le travail efficace de l’Initiative visant à faire avancer la réalisation de l’ODD 5.
Stefan contribue à ces efforts en travaillant sur la communication en vue de faire remonter les récits des femmes en même temps que des messages éducatifs. « J’ai eu l’occasion d’organiser une table ronde sur le thème « Les femmes dans le leadership, parvenir à un avenir égalitaire dans un monde marqué par le COVID-19 », indique Stefan. « Le forum réunissait des femmes parlementaires pour discuter de la violence basée sur le genre et de la manière dont elles peuvent tirer parti de leur leadership politique et de leurs positions puissantes pour promouvoir son élimination et favoriser une plus grande égalité entre les sexes », poursuit-il.
Nous avons demandé à Stefan : « Comment vivez-vous votre expérience de Volontaire des Nations Unies dans le cadre de l’initiative Spotlight en étant un homme ? » Il a répondu : « J’ai grandi dans un foyer de mères célibataires et j’ai toujours défendu la cause des femmes. En tant qu’homme vivant en Jamaïque, je peux affirmer que la masculinité toxique est une norme sociétale destructrice. Certains de nos hommes, dès leur plus jeune âge, n’apprennent pas à exprimer leurs émotions de manière saine et décrivent la violence basée sur le genre comme simpliste et normale. Mon objectif, dans le cadre de l’initiative Spotlight, est de responsabiliser les hommes et les garçons, en soulignant qu’ils font partie de la solution pour mettre fin à la violence sexiste dans notre société.
Travailler avec les Nations Unies et l’initiative Spotlight m’aide à mieux comprendre comment nous pouvons sensibiliser les hommes, afin qu’ils sachent qu’ils sont des acteurs du changement en matière de violence domestique. C’est pourquoi nous les faisons participer à nos conversations et essayons de les éduquer à l’égalité des sexes. Nos femmes et nos jeunes filles méritent de vivre une vie sans violence. La violence familiale n’a pas sa place dans notre société et cette initiative est essentielle pour sensibiliser et conscientiser la population jamaïcaine. --Stefan Morris, Volontaire des Nations Unies, assistant de communication auprès du BCR
« N’oubliez pas que ce n’est jamais la faute d’une femme si elle subit des violences. L’initiative Spotlight reste engagée dans la promotion d’une culture d’autonomisation plutôt que de blâme et d’humiliation, tout en intensifiant les efforts pour réduire la violation des droits de l’homme qu’est la violence basée sur le genre », conclut Stefan.
Tout comme Stefan, vous pouvez également défendre la cause des femmes et des filles. Inscrivez-vous sur notre plateforme app.unv.org, complétez votre profil et postulez à des opportunités de volontariat qui font progresser l’Objectif de développement durable 5, l’égalité des sexes.