Riina Allinen est une ancienne Volontaire des Nations Unies, formatrice adjointe à la sécurité liée au genre et assistante aux opérations au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Dans cet article, Riina raconte comment elle a contribué à la publication d’une brochure sur la sécurité liée au genre et à la formation des coordonnateurs pour les questions de genre au sein du système des Nations Unies. Sa mission, entièrement financée par le Gouvernement finlandais, était étroitement liée à la politique de la Finlande en matière de développement et au plan d’action national pour la mise en œuvre du programme des femmes pour la paix et la sécurité.
J’ai rejoint le bureau régional du PNUD pour les États arabes en Égypte en tant que Jeune Volontaire des Nations Unies, formatrice adjointe en sécurité liée au genre en avril 2020. En 2021, j’ai prolongé ma mission en tant que spécialiste Volontaires des Nations unies.
Dans le cadre de ma mission en tant que formatrice adjointe en sécurité liée au genre, j’ai aidé la conseillère régionale en sécurité dans ses tentatives d’intégration du genre dans les politiques de sécurité. Je l’ai aidée à dispenser une formation à l’intention des coordonnateurs pour les questions de genre et à élaborer des supports de formation pour la sensibilisation des femmes à la sécurité. J’ai également contribué à la publication d’une brochure intitulée « Navigating Personal Safety and Security in Egypt - Tips for UN Personnel and Dependents » (Sécurité et sûreté personnelles en Égypte : conseils à l’intention du personnel des Nations Unies et des personnes à leur charge), un exercice concret et pratique visant à accroître le niveau de sensibilisation aux menaces pour la sécurité en Égypte.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la brochure ? Des difficultés ?
La brochure vise à sensibiliser au harcèlement et à essayer de préparer le personnel de l’ONU et les personnes à leur charge travaillant en Égypte afin qu’ils puissent y faire face plus efficacement.
Plutôt que d’écrire de longs paragraphes sur la littérature scientifique, nous avons voulu illustrer ce que les résultats de la recherche signifiaient dans la pratique et sensibiliser les gens à travers quelques exemples concrets et tangibles. Nous avons donc travaillé avec un designer capable de donner vie à ce que nous voulions dire ; par exemple, nous avons mis des graphiques colorés afin d’attirer l’attention des gens.
Un autre point sur lequel nous nous sommes concentrés était de ne pas en faire une brochure sur la sécurité des femmes, car le genre, comme chacun sait, est largement compris et fluide. Nous avons décidé de ne pas tenir compte de la spécification du genre dans la brochure, tout en reconnaissant que les femmes représentent un groupe plus important de personnes vulnérables au harcèlement et aux abus sexuels, mais sans exclure les autres, conformément à l’approche de la brochure.
Enfin, contribuer à une brochure si spécifique à l’Égypte sans que je sois égyptienne ou sans même essayer de prétendre connaître le contexte a été un défi. Afin de surmonter cette difficulté, nous disposions de plus d’une douzaine de contributions d’experts en la matière du système des Nations Unies ou de l’extérieur. Ces experts étaient pour la plupart des locaux et pouvaient nous donner un aperçu des réalités de la vie quotidienne en Égypte.
En janvier 2021, nous avons enfin reçu un courrier électronique officiel annonçant la publication de la brochure. Le moment où elle a été publiée et où j’ai pu la partager avec mes collègues a été le plus mémorable pour moi.
Quelles étaient vos autres fonctions en tant que formatrice adjointe en sécurité liée au genre ?
En collaboration avec le Département des Nations Unies de la sûreté et de la sécurité (DSS), qui est chargé de coordonner le réseau des coordonnateurs pour les questions de genre dans le système des Nations Unies en Égypte, j’ai eu la chance d’animer une formation à l’intention des coordonnateurs pour les questions de genre qui réunissait tous les coordonnateurs pour les questions de genre d’Égypte. Cela a été personnellement très important pour moi, car j’avais déjà travaillé en tant que coordonnatrice pour les questions de genre avant de rejoindre le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU). C’était formidable de pouvoir constater ma progression professionnelle sur ce sujet.
J’ai également appuyé l’équipe de développement des capacités du programme VNU au siège, à Bonn, dans ses efforts visant à organiser des ateliers sur la prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels depuis juin 2021, en proposant des ateliers virtuels autour de ce thème. Ces ateliers invitaient des Volontaires des Nations Unies actuels ou anciens et spécialisés dans les questions de genre à s’exprimer deux fois par mois. J’ai été inspirée par les possibilités de partager certaines de mes expériences acquises avant de devenir Volontaire des Nations Unies et pendant ma mission, et je tenais à partager mes connaissances dans le domaine thématique de la prévention des contacts sexuels à risque.
Que signifie pour vous le mot « sécurité » ?
La sécurité est une responsabilité partagée. Il s’agit pour nous de veiller les uns sur les autres. Aucune de ces violations n’aurait lieu si chacun assumait ses responsabilités. C’est le point fondamental que nous soulignons lorsque nous sensibilisons à l’importance de cette responsabilité partagée.
La formation à la sécurité sensible au genre n’est pas une activité à cocher dans une boîte à outils. Nous devons commencer par changer le discours qui consiste à blâmer les victimes. Nous devons examiner les raisons fondamentales pour lesquelles ces violations se produisent en premier lieu. Et nous devons croire en ce changement, qui pourrait prendre plus que des décennies. Nous sommes plus déterminés que jamais et, plus que jamais, nous devons travailler ensemble. --Riina Allinen, ancienne Volontaire des Nations Unies, formatrice adjointe en sécurité liée au genre et assistante aux opérations au PNUD, Égypte