De mon côté, concernant la participation des femmes à la vie politique en Guinée Bissau je pense qu’on vive un moment critique. Confie Laura Amadori, chargée de programme VNU en Guinée Bissau.
En Guinée Bissau, un document stratégique sur les conditions de la femme a été approuvé par le gouvernement, le mois dernier à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Ce document validant le plan d'action de la politique nationale pour l’égalité et équité de genre est le résultat d’une initiative gouvernemental et a pu voir le jour grâce à l’implication du programme VNU en Guinée Bissau, aux côtés des agences sœurs du système des Nations Unies.
« C’est un début important dans un pays où la représentation féminine au sein des institutions est sous-représentée. En effet, il n’y a actuellement aucune femme Ministre parmi les 24 Ministres du gouvernement en place, et seulement 5 Secrétaires d’Etat sur les 14 nommés. » confie Laura Amadori, chargée de programme VNU en Guinée Bissau. « Mais le changement ne se fait pas d’un jour à l’autre. » Bien sûr, la participation politique des femmes ne serait qu’une des conséquences visibles d’un ensemble d’acquis, en commençant par l’éducation. Mais la juste reconnaissance du rôle que joue la femme dans la société bissau-guinéenne se réalise dans d’autres domaines : une égalité d’accès entre les genres aux éducations secondaires et universitaires ou un renforcement pour l’autonomisation économique des femmes par exemple. « Nous ne pouvons pas parler par exemple de la participation politique des femmes, sans qu'elles aient accès à des niveaux satisfaisants de l'éducation pour leur permettre de participer à la prise de décision politique d'une manière substantive et cohérente. Même chose dans le domaine économique. »
Nous ne pouvons pas parler par exemple de la participation politique des femmes, sans qu'elles aient accès à des niveaux satisfaisants de l'éducation pour leur permettre de participer à la prise de décision politique d'une manière substantive et cohérente
« Ainsi, on ne peut pas réduire la participation politique des femmes au nombre de siège occupé dans les instances de décision. Ce qui importe réellement, c’est la qualité de cette participation. » Dans ce sens, le Réseau de Femmes Politiques de Guinée Bissau et l’ensemble des acteurs qui travaillent pour la promotion de la participation féminine dans la vie politique du pays jouent un rôle fondamental, particulièrement dans le changement de perception au sien de la société. Car il y a aussi un travail sur le changement des mentalités. Comme le relève Aissatu Forbs Djalo, présidente du Réseau national des jeunes leaders en Guinée Bissau, en citant l’indice du développement humain pour parler de la situation des femmes dans son pays « Cinquante pour cent des femmes guinéennes sont mutilées. Cela est une donnée effrayant pour un pays qui lutte pour l'égalité et l'équité entre les sexes, où l'on parle beaucoup de la citoyenneté et des droits humains. Les femmes sont encore trop souvent victimes de mariage forcées ».
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