En tant qu'officier des affaires civiles au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, la tâche qui m’est assignée chaque jour est d’œuvrer à la restauration de l’autorité de l’Etat et de la cohésion sociale, à la réconciliation nationale par la gestion pacifique des conflits, ainsi qu’à la sensibilisation à la culture de la paix et à l’organisation des rencontres de dialogue intercommunautaire. En tant que Volontaire des Nations Unies, je suis fière d’avoir apporté ma modeste contribution à la restauration de la paix dans le monde et au développement à travers les missions dans lesquelles j’ai servi.
Duekoue, Côte d’Ivoire: Lorsque j’ai reçu l’offre de servir comme conseillère électorale au sein de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) je ne connaissais des élections que la campagne électorale et l’opération de vote, et du volontariat, je parle ici du programme, je n’avais qu’une vague idée.
Les premières années ont été un véritable apprentissage où j’ai été heureuse d’apprendre à faire le travail pour lequel j’étais engagée dans un environnement multiculturel et diversifié parfois très hostile, tant de la part des collègues que de la part des populations locales.
Aujourd’hui, je suis officier des affaires civiles VNU au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Basée à Duekoue, localité située à 502 km d’Abidjan à l’Ouest de la Cote d’Ivoire, où les populations ont payé le plus lourd tribut à la crise postélectorale, la tâche qui m’est assignée chaque jour est d’œuvrer à la restauration de l’autorité de l’Etat et de la cohésion sociale, à la réconciliation nationale par la gestion pacifique des conflits, ainsi qu’à la sensibilisation à la culture de la paix et à l’organisation des rencontres de dialogue intercommunautaire.
Dans le cadre de mon travail, je suis en contact permanent avec les autorités locales, les autorités traditionnelles et religieuses, ainsi qu’avec les populations dans toutes leurs diversités. Pour mener à bien ce travail, je m’appuie sur les ONG locales, les associations de femmes et les groupements de la jeunesse.
Si j’ai beaucoup donné au volontariat, j’ai surtout beaucoup reçu de celui-ci. D’une mission à une autre, j’ai acquis de l’expérience, que j’ai partagée avec d’autres peuples dans d’autres missions. J’ai eu la joie et le bonheur de rencontrer d’illustres personnalités de ce monde, de voyager, de découvrir la diversité culturelle qui caractérise l’environnement des Nations Unies et tous les pays que j’ai visités, de me faire des amis et amies partout où je suis passée, des ennemis aussi sûrement, mais pas trop.
En tant que Volontaire des Nations Unies, je suis fière d’avoir apporté ma modeste contribution à la restauration de la paix dans le monde et au développement à travers les missions dans lesquelles j’ai servi.
Ce 8 mars 2014, les femmes de la ville de Duekoue célèbrent la journée internationale de la femme sous le signe de la réconciliation entre les commerçantes autochtones et allogènes des marchés de la ville qui, du fait de la crise postélectorale, s’étaient opposé les unes aux autres.
Cette journée est l’apothéose d’une série de rencontres de dialogue intercommunautaire que j’ai organisée avec mes collègues, en partenariat avec la commission locale Dialogue Vérité et Réconciliation du président Charles Konan Banny et l’ONG locale Bonne Action.
Cette réconciliation des femmes de Duekoue sera le plus beau souvenir que j’emporterai dans mes bagages à la fin de ma mission.
Biographie : Annie Michèle Wabo, de nationalité camerounaise, est officier des affaires civiles au sein de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Elle est Volontaire des Nations Unies depuis quelques années. Linguiste de formation et doctorante en phonologie des langues africaines, elle était enseignante vacataire de langue française à Libreville au Gabon, avant de s’engager dans le volontariat.