Somalia famine UN
Une femme détient son jeune enfant sévèrement mal nourri dans un camp pour les personnes déplacées à l'intérieur de Mogadiscio. La Somalie est affectée par une sécheresse sévère qui a ravagé de vastes étendues de la Corne de l'Afrique, laissant environ 11 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire. (Photo ONU / Stuart Price, 2017)

Volontaire pour lutter contre la famine en Somalie

La lutte contre la sécheresse et la prévention de la famine en Somalie sont deux domaines prioritaires pour l’ensemble du système des Nations Unies. Afin de répondre aux besoins de l’opération, le personnel et les ressources des Nations Unies ont été réaffectés pour permettre une intervention immédiate auprès des communautés les plus touchées par la sécheresse. Pendant des mois, l’action des Nations Unies s’est amplifiée pour atteindre des millions de personnes en difficulté dans toute la Somalie.

La communication représente un élément vital de l’assistance humanitaire. Tandis que la coordination à l’échelle de l’ensemble du système prenait forme, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) en Somalie élargissait sa campagne d’information publique sur l’action contre la sécheresse et élaborait de nouvelles stratégies d’information de la population au sujet de ses opérations — à la fois pour sensibiliser le public aux efforts des Nations Unies et pour faire savoir où quand et comment les communautés pourraient recevoir de l’aide au cas où elles-mêmes seraient touchées par la famine.

Je m’appelle Aleksandra Risteska (Suisse). Je suis volontaire internationale de l’ONU, et je travaille comme spécialiste des communications et de la recherche auprès du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Somalie (Coordonnateur résident et Coordonnateur des opérations humanitaires) (SRSG/RC/HC). Une intensification des activités de communications entourant les efforts de lutte contre la famine devenant nécessaire, on m’a demandé d’appuyer le développement du BCAH pendant six semaines.

J’ai accepté cette réaffectation et je suis devenue responsable du lancement des rapports de situation hebdomadaires qui émanent des groupes humanitaires et sont publiés par le BCAH Somalie (en anglais). Les rapports de situation sont utiles en situation de crise afin d’accroître le flux d’informations sur la situation et l’action de la communauté humanitaire — c’est un outil généralement utilisé pour informer les donateurs, les partenaires internationaux et les interlocuteurs nationaux.

Nous avons réorganisé le format du rapport de situation pour qu’il s’adresse davantage aux personnes ne travaillant pas nécessairement dans le domaine humanitaire et diminuer la part des détails techniques sur la situation de sécheresse et l’intervention de la communauté humanitaire. Nous avons également rassemblé toutes les semaines des récits des ONG locales et des initiatives communautaires mettant en avant la façon dont les Somaliens eux-mêmes retroussaient leurs manches pour s’entraider, quels que soient leur clan ou leur affiliation politique – une évolution significative par rapport à la famine de 2011, lorsque les dynamiques de clan ont largement interdit l’accès à une aide vitale, augmentant ainsi le nombre des victimes.

Mon engagement en tant que Volontaire ONU a joué en ma faveur pour gagner la confiance de ma nouvelle équipe et pour assumer des responsabilités en lien avec mes compétences face aux crises. 

Pour me rapprocher de l’information et de l’action, j’ai été temporairement affectée au Centre de coordination des opérations de lutte contre la sécheresse — une plateforme intégrée où le personnel technique des agences humanitaires des Nations unies et les ONG travaillent ensemble dans la lutte contre la sécheresse. Cela m’a permis d’entrer en contact avec diverses parties de la communauté humanitaire et de transmettre d’importantes informations à la direction des Nations Unies, par exemple par un entretien que j’ai préparé pour Vincent Lelei, le Coordonnateur adjoint pour les opérations humanitaires, sur la façon dont la sécheresse de 2017 et notre intervention diffèrent fortement de la famine de 2011 : ce que peut faire chacun des membres de la société somalienne (chefs de communautés, autorités locales, représentants du gouvernement, diaspora) pour s’entraider et lutter contre la famine. L’entretien a été diffusé en somali, et dans toute la Somalie sur l’émission radio hebdomadaire de la MANUSOM Path to Peace — il s’agissait d’une initiative unique, car la MANUSOM, mission politique, était réticente à imprimer sa marque à cette production radio placée sous son mandat, préférant la mettre en avant comme un effort conjoint des Nations Unies en Somalie et de la communauté humanitaire.

À la fin de mon soutien à l’intensification des efforts, j’ai organisé un atelier de communication sur la sécheresse avec des agences des Nations Unies et la MANUSOM pour rédiger un plan de communication conjoint afin de sensibiliser à l’intervention contre la sécheresse et entrer en contact avec les personnes se trouvant sur le terrain qui reçoivent notre soutien, afin de mettre en place un mécanisme de retour sur notre action. L’atelier a donné naissance à un plan de travail qui a depuis été mis en œuvre, avec des segments radiophoniques, des points presse et des reportages photo/vidéo qui ont été diffusés par des chaînes des Nations Unies ainsi que des partenaires internationaux et des médias locaux.

Ces efforts ont également contribué à attirer l’attention du monde sur la sécheresse en Somalie et se sont traduits par plusieurs articles de sociétés de presse de renommée internationale (comme le Guardian, le Huffington Post et le New York Times) ainsi que des campagnes en ligne. Grâce à cela, les donateurs ont répondu rapidement en apportant un soutien supplémentaire, qui nous a jusqu’à présent permis d’éviter la famine en Somalie.

Au cours de mon affectation, j’ai toujours été considérée comme faisant partie intégrante de l’équipe, et mon engagement de volontaire m’a aussi aidée à gagner la confiance d’une nouvelle équipe et de prendre des responsabilités qui m’ont mise à même de contribuer à la lutte contre la famine

 

Cet article a été traduit de l'anglais par la Volontaire en ligne de l'ONU Karine Laguerre