Trois volontaires internationaux ONU ont aidé six étudiantes enceintes à reprendre les cours et à se présenter à l'examen du West African Senior Secondary Certificate (WASSCE). Affectés au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), ils sont chargés de surveiller l'impact de l'état d'urgence COVID-19 sur les droits de l'homme au Libéria.
Ashu Orock Ernestine, du Cameroun, Danai Kudya, du Zimbabwe, et Francis Igiriogu, du Nigeria, travaillent en tant que volontaires des Nations Unies pour les droits de l'homme au sein du bureau de pays du HCDH au Liberia, afin de lutter contre les inégalités résultant des dommages collatéraux de la COVID-19.
En juin, les volontaires ont découvert que six étudiantes enceintes d'un établissement secondaire catholique du comté de Grand Geddeh ont été empêchées de suivre les cours et même de passer les examens du WASSCE, alors qu'elles étaient déjà inscrites.
“Danai, Ernestine et Francis, grâce à leurs compétences en tant que juristes très qualifiés et leur enthousiasme, ont contribué à faire avancer et à développer le travail du HCDH en matière de droits de l'homme au Liberia. Pendant la pandémie, ils sont restés au lieu de leur affectation et se sont fortement impliqués dans un exercice de surveillance des droits de l'homme à l'échelle du pays. Simone Heri-Terrence, représentante adjointe, bureau du HCDH au Liberia.
La conception des mesures de distanciation sociale et des politiques de confinement ne tient pas suffisamment compte du milliard de personnes qui vivent dans les banlieues. Les grossesses des six étudiantes ont eu lieu pendant le confinement prolongé visant à ralentir la propagation de la pandémie de COVID-19. L'école a déclaré qu'il était contraire à la politique de son établissement d'autoriser les élèves enceintes dans leurs classes, car elles pourraient corrompre les mœurs des autres jeunes filles. Ashu, Danai et Francis ont attiré l'attention des autorités sur cette politique discriminatoire.
"Nous étions inquiets de la mise en œuvre d'une telle mesure qui aurait éloigné les filles de l'école et les aurait empêchées de passer leurs examens. Elles auraient pu abandonner l'école, ce qui est une voie facile vers la pauvreté", explique Danai. "Certaines des filles étaient impatientes de reprendre leurs études. Elles nous appelaient tous les jours pour nous rappeler que leur avenir était entre nos mains", ajoute Ernestine.
La mise en œuvre de cette mesure violerait également le droit à l'éducation des filles concernées. Les trois volontaires ont mené une action de plaidoyer auprès du ministre adjoint de l'éducation en charge de l'enseignement de base et secondaire. Elle a ordonné au responsable de l'éducation du comté d'identifier et d'inscrire les filles dans l'une des classes du soir, pour adultes afin de s'assurer qu'elles puissent suivre le programme de l'examen à venir.
"Nous avons également demandé à ce que les autres écoles du Liberia soient informées afin d'éviter d'empêcher les filles enceintes se trouvant dans une situation similaire de passer l'examen. Nous avons continué à surveiller les filles et le responsable de l'éducation du comté", partage Francis. "Les filles ont repris leurs études et se sont présentées à l'examen WASSCE. Elles étaient heureuses d'obtenir leur diplôme, et nous avons eu un sentiment d'accomplissement."
La pandémie de COVID-19 a exposé les inégalités sociales qui pourraient être exacerbées dans le futur. Heureusement, dans le cas du Liberia, les jeunes filles enceintes auront d'autres possibilités d'étudier dans les classes du soir/pour adultes.
Grâce à leur plaidoyer, un grand nombre des violations des droits de l'homme observées ont pu être réglées, comme le montre le cas des six filles. Simone Heri-Terrence, représentante adjointe, bureau du HCDH au Liberia.
Article traduit avec l'aide de la volontaire en ligne Katarzyna Rybarczyk