Un projet qui est possible grâce au programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) / Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), composant de la mission conjointe des Nations Unies au Kosovo, financé par le Fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine, et conduit par The Ideas Partnership.
Hateme Krasniqi est une femme de la communauté ashkali âgée de 30 ans. C’est avec beaucoup d’attention qu’elle fixe du regard la pointe de son stylo alors qu’elle s’applique à écrire son prénom, « HATEME », lettre par lettre. Aujourd’hui, Hateme est emmitouflée de son manteau d’hiver tandis que la bruine glaciale rafraîchit l’extérieur. Les mains de Hateme sont rougies par le froid, elles sont pourtant expertes lorsque Hateme écrit son prénom. Toutefois, écrire est encore très nouveau, et très passionnant, pour cette mère de six enfants qui réside dans le quartier ashkali marginalisé de Fushë Kosovë, au Kosovo.
En effet, l’été dernier Hateme et neuf autres femmes ashkali inscrites à ces cours « d’alphabétisation, de notions de calcul et de soutien aux familles » ne savaient déchiffrer que quelques lettres de l’alphabet. Mais grâce à un cours hebdomadaire proposé aux habitantes du quartier de Fushë Kosovë par The Ideas Partnership (TIP), ces femmes apprennent peu à peu les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul qu’elles n’ont jamais pu apprendre lorsqu’elles étaient enfants.
Initiés en juin 2013 par Sarah Thibaud, bénévole TIP, les cours ont été officiellement intégrés cet octobre au sein de la structure TIP, projet soutenu par le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) dédié à l’alphabétisation, l’apprentissage des notions de calcul et la formation des « porteurs du changement » de la communauté dans le quartier ashkali de Fushë Kosovë, ainsi qu’au sein de la communauté de Plemetina, dans la municipalité d’Obiliq.
Comme pour de nombreuses femmes participant au cours de Sarah, l’enthousiasme de Hateme à lire, écrire et calculer grandit proportionnellement à son savoir. Plus particulièrement, le savoir et l’enthousiasme ne concernent pas Hamete uniquement, mais ils sont également transmis à la maison par son intermédiaire lorsqu’elle retrouve ses jeunes enfants pour jouer à utiliser l’alphabet et à former des mots.
En fait, Sarah, l’enseignante bénévole, constate que Hateme et de nombreuses autres femmes de son cours prennent conscience de leur autonomie grâce à l’alphabétisation et aux notions de calcul : ces cours sont non seulement adaptés à leurs besoins, mais également des opportunités de sortir leurs enfants de la pauvreté. D’après Sarah, « Ces femmes travaillent vraiment beaucoup pour leur propre apprentissage, ainsi que pour celui de leurs enfants ».
De retour au domicile chaleureux de Hateme, son plus jeune enfant saisit les lettres du jeu d’alphabet pendant que Xhejlane, 10 ans, assemble précisément des lettres pour former des mots simples en albanais. Agron, le mari de Hateme, est également de la partie et met ses connaissances de classe de 3ème au profit du soutien et de la consolidation des savoirs de Hateme et de ses enfants. Bien entendu, la finalité actuelle est pratique et pragmatique, un moyen de rendre les femmes marginalisées et peu éduquées, ainsi que leurs familles, plus autonomes.
Toutefois, en observant les Krasniqi rire et profiter de leur bonheur en famille tout en saisissant l’opportunité d’assimiler ces savoirs précieux, on pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un simple jeu. Mais de fait, pourquoi les deux n’iraient-ils pas ensemble ?
Ce projet est possible grâce au programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) / Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), composant de la mission conjointe des Nations Unies au Kosovo, financé par le Fonds des Nations Unies pour la sécurité humaine, et conduit par The Ideas Partnership.
*Toutes les références au Kosovo dans ce texte sont utilisée dans le contexte de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité des Nations Unies
Article traduit de l'anglais par la Volontaire des Nations Unies en ligne Marie-Emmanuelle Doungoupou.