La Coopération Sud-Sud peut entraîner un développement international plus holistique et inclusif. Mais qu’en est-il des façons dont elle fonctionne ? Comment s’assurer que celles-ci restent également inclusives ? Le volontariat est une solution efficace, car il favorise une Coopération Sud-Sud participative.
Le volontariat et la Coopération Sud-Sud partagent des idéaux communs : la solidarité, le respect et l’égalité, ce qui fait d’eux de parfaits partenaires. Ils ont, aujourd’hui, une opportunité de tirer de leur alliance un bénéfice mutuel. Le paysage du volontariat a changé et les programmes ne se limitent plus aux traditionnels pays donateurs du Nord. En effet, le volontariat devenant de plus en plus courant, mieux organisé et géré, de nouvelles organisations de volontariat sont nées dans l’hémisphère sud. C’est le cas, par exemple, des Casques blancs d’Argentine, qui utilisent leurs volontaires comme outil clef pour intervenir en cas de catastrophes et renforcer la résilience, ou du Technical Aid Corps du Nigeria qui envoie des volontaires en Afrique, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et en Asie du Sud-Est pour y offrir une assistance technique.
Cet élan fournit au volontariat de formidables nouvelles opportunités pour ajouter une importante valeur à la Coopération Sud-Sud. Les volontaires locaux peuvent favoriser des approches inclusives et participatives aux projets de la Coopération en rassemblant des données et mobilisant les citoyens afin de s’assurer que tous les besoins soient évalués et satisfaits. Les volontaires internationaux peuvent transmettre des expériences uniques et une expertise technique d’un pays développé à un autre.
Le simple fait d’être volontaire promeut également la création de normes de confiance, de paix et de coopération, tout en fournissant à chaque volontaire de nombreuses opportunités d’apprendre et de s’enrichir. Les volontaires expérimentés sont des citoyens du monde possédant des compétences transférables qui leur permettent de trouver du travail plus facilement et d’apporter de plus grandes contributions à leur propre communauté et à leur pays. C’est une chose que les pays en voie de développement perdent s’ils ne déploient pas leurs propres volontaires.
Par ailleurs, nous devrions également reconnaître que la Coopération Sud-Sud peut permettre de découvrir des innovations, des connaissances et des ressources encore inexploitées. La perception du volontariat des pays du Sud et leurs solutions intérieures de volontariat doivent être partagées, de plus, des partenariats multiparties devraient être formés avec de nouveaux acteurs du développement. Les applications chinoises permettant de gérer et d’évaluer les volontaires, les procédés des jeunes volontaires indiens pour atteindre les plus marginalisés, le « passeport des volontaires » du Cap-Vert pour protéger et encourager : voilà des solutions qui présentent non seulement un grand intérêt pour les pays en voie de développement rencontrant des difficultés communes avec des contraintes similaires, mais qui peuvent également enrichir et redonner vie au volontariat mondial.
Les organisations comme le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) peuvent favoriser ces procédés en renforçant les capacités des nouveaux acteurs du volontariat et en encourageant des environnements propices au sein des pays en voie de développement. Ils peuvent également créer des opportunités d’échange de connaissances et de création, comme l’a fait récemment le programme VNU lors de récents événements à Pékin [lien] et à Bonn en 2016 [lien], et le refera cette année à Bangkok grâce à une conférence sur le volontariat de l’ANASE (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) coanimée avec l’Agence Thaïlandaise de Coopération Internationale (TICA).
Le volontariat est un puissant outil détourné permettant de donner un visage humain à la Coopération Sud-Sud. Mais il est également temps pour le volontariat de se développer davantage dans les pays du Sud. Cela générera des avantages mutuels, contribuant ainsi à construire des fondations profondes pour un développement inclusif et durable.
Tom Bannister est le chargé de programme Régional, en poste au Bureau régional du programme VNU de l'Asie et Pacifique. Aupravant, Tom a travaillé dans des projets de coopération Sud-Sud et partenariats à Pékin pour le PNUD et le programme VNU.
> Cet article a été traduit de l'anglais par la Volontaire en ligne