Aujourdhui, la phase pilote du « Projet Chantier Ecole » est arrivée à son terme. De jeunes Togolais et Togolaises ont été formés à un métier et sont désormais prêts à conquérir le monde du travail. Mais trouveront-ils un emploi stable à la hauteur de leurs nouvelles compétences ?
Sur la route principale du village de Naki Centre, dans la Commune de Naki-Est, un bâtiment en construction abritera la première Plateforme Multifonctionnelle (PTFM) au Togo. Le chantier est animé par quatre jeunes maçons, dont une fille. Ils sont tous de Naki-Est et ils ont tous pris part au « Projet Chantier Ecole », organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement en collaboration avec le Ministère du Développement à la Base, de lArtisanat, de la Jeunesse et de lEmploi des Jeunes.
Ici au Togo, le taux de chômage est estimé à plus de 30%. Dans la Région des Savanes, avec une incidence de la pauvreté de 90,5%, le « Projet Chantier Ecole » a été élaboré comme un projet pilote pour désenclaver les zones rurales et très reculées grâce à la création demplois pour les jeunes et les femmes, sans opportunités demploi dans leur région.
Pour sa phase test, le projet a ciblé les deux Communes dintervention du Programme Conjoint Communes du Millénaire, à savoir Naki-Est et Kountoiré, dans la Région des Savanes. La population y est très jeune, pauvre, désuvrée par manque demplois locauxl. Cependant, ces jeunes se montrent toujours disponibles à exécuter des travaux à Haute Intensité de Main duvre (HIMO).
Les jeunes ayant pris part à cette phase test ont été au nombre de 40, dont quatre filles. Parmi eux, 22 provenaient de la Commune de Naki-Est et 18 de la Commune de Kountoiré. Agés de 26 ans en moyenne et la majorité ayant achevé au moins le Certificat dEtudes du Premier Degré (C.E.P.D.), la plupart de ces jeunes manquaient dexpérience professionnelle.
La phase de sélection des jeunes a été coordonnée et gérée par trois Volontaires des Nations Unies affectés au Programme Conjoint Communes du Millénaire. Ces derniers ont conduit des entretiens avec les candidats dont les profiles montraient les problématiques principales des zones ciblées : faible qualité de léducation, forte déperdition scolaire, émigration saisonnière des jeunes, incapacité quasi-totale de générer des revenus stables hors des cultures hivernales, et surtout, une tendance à reléguer les femmes à lapprentissage des seuls métiers de la couture et de la coiffure.
Mais ces rencontres, ces colloques, ces entretiens de sélection, ont permis aussi et surtout de lire lespoir et la volonté des jeunes de changer leur condition, de sortir de la pauvreté et de permette lépanouissement de leurs proches et de leurs familles. Le projet représentait pour eux loccasion de pouvoir changer leurs vies. Les jeunes y ont cru, leurs parents aussi !
On a réparti les jeunes en groupes de métiers selon leurs vocations ou leurs expériences professionnelles passées : 13 jeunes ont été choisis pour apprendre la maçonnerie, sept pour la soudure, huit pour lélectricité, quatre pour la mécanique de moulin et huit pour la maintenance douvrages hydrauliques.
Pour lapprentissage de métiers, le projet avait pour stratégie dalterner les formations théorique et pratique de courte durée dans des centres de formation professionnelle reconnus dans la Région.
Au cours de la formation, les jeunes ont appris, selon leurs spécialités, à construire des maisons et des abris, à souder à larc et au gaz, à réparer un moteur, soit dun moulin, soit dune moto ou dune voiture, à connecter un circuit électrique et à réparer des pompes de type « India Mark, UPM ou Vergnet ».
Par la suite, le projet prévoyait une brève formation en création et gestion dentreprise. Cétait le moment pour les jeunes de comprendre, avec ce quils avaient appris en classe et sur les chantiers, comment trouver un emploi, obtenir des revenus stables, devenir entrepreneur et, en tous cas, comment construire leur avenir. Certains ont décidé de continuer leur apprentissage. Dautres travaillent déjà dans des ateliers de la Région. Dautres encore ont décidé douvrir leur propre atelier, individuellement ou en association.