Les Volontaires ONU du Libéria aident en Côte d'Ivoire

Deux Volontaires des Nations Unies en poste au Libéria sont venus prêter leur assistance en Côte d'Ivoire. Dr Mahesh Babu Pullukollu, médecin, et Florence Najula Ojwang, infirmière, n'avait jamais été dans pareille situation auparavant.

Fin mars 2011 en Côte d'Ivoire, les forces d’Alassane Ouattara avançaient vers la capitale Abidjan. Laurent Gbagbo était resté dans le palais présidentiel et avait refusé d'abandonner le pouvoir, situation qui avait poussé des citoyens à se réfugier dans les pays voisins au Libéria, au Ghana et en Guinée.
 
Au même moment, deux Volontaires des Nations Unies en poste au Libéria sont venus prêter leur assistance en Côte d'Ivoire. Le Dr Mahesh Babu Pullukollu, médecin, et Mme Florence Najula Ojwang, infirmière, n'avait jamais connu pareille situation auparavant. « Après avoir reçu l'appel du Dr Desta Teferi, médecin en chef auprès de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), le 1er avril, j’étais excité, car je rêvais de faire cette expérience depuis ma jeunesse. Et soudain l'occasion se présentait à moi de venir en Côte d’Ivoire où on avait besoin de moi comme médecin VNU. Je ne pouvais pas refuser la chance qui m’était offerte de sauver des vies », dit Mahesh. Florence était aussi prête à aider : « J’éprouvais de la crainte, mais j'ai fini par accepter le défi, car il avait quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant, et je voulais faire cette expérience. » Mahesh et Florence ont pris l’avion pour Abidjan où l'équipe médicale de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) avait demandé de leur apporter le matériel médical qui leur manquait pour soigner les blessés. Mahesh avait rassemblé le matériel nécessaire provenant de la Section médicale de la MINUL et de l’équipe médicale jordanienne (JORMED). Après avoir quitté Monrovia, ils ont embarqué sur le vol à destination de la Côte d'Ivoire avec quelques vêtements et un peu de nourriture et d'argent. « Nous étions juste nous deux sur ??le vol », explique Florence. Ils sont arrivés à Abidjan dans un aéroport rempli de militaires français et un seul contrôleur de mouvement (MOVCON) pour les accueillir. Mahesh dit : « Les militaires français ravitailleurs étaient stationnés dans tout l'aéroport. Je n’avais pas peur, mais je réalisais ainsi à quel point la situation était grave. » Quand ils sont arrivés à la clinique, c’était le chaos organisé. « Il y avait du sang partout, sur le sol, les lits, les meubles, et des civières partout », raconte Florence. « Les patients occupaient  presque tout l'espace disponible dans le bâtiment. » Les deux volontaires se sont mis tout de suite au travail. Florence ajoute : « Quand nous sommes arrivés et que nous avons vu la réalité de la situation, nous avons commencé le travail et tenter de sauver le plus de vies possible. » Le premier patient de Florence avait une blessure par balle à la cuisse et avait dû être emmené à la salle d'opération où Mahesh prêtait assistance. Le patient a survécu à ses blessures. Mahesh a participé à quatre opérations durant cette première journée. Il a terminé la dernière durant les premières heures de la matinée. Il a admis que, bien qu'il fut fatigué par le voyage pour arriver en Côte d'Ivoire, ce qui comptait le plus était de soutenir l'équipe médicale. « Le personnel médical était épuisé et extrêmement reconnaissant de l’aide supplémentaire que nous leur apportions », dit-il
 
Les premiers jours ont été difficiles. « Le bruit des bombes et des coups de feu ne nous a pas aidé », explique Florence. Mahesh ajoute: « J'étais assez calme, même après le coup terrible des bombes qui ont secoué le bâtiment. » La provision de nourriture s'est avérée être un défi majeur. « Nous manquions de nourriture, le personnel médical et les patients aussi, mais nous avons continué à travailler. Imaginez-vous, un bol de riz et un bol de soupe partagés entre 15 à 20 personnes. Mais nous en avons pris le meilleur, lorsque nous nous sommes réunis pour le déjeuner en appréciant la compagnie des autres, malgré les conditions difficiles», explique Mahesh. Au cours des deux semaines qui ont suivi, la situation s'est progressivement améliorée, et ils ont pu recevoir plus de nourriture quand le conflit a commencé à s’estomper avec l'arrestation de Laurent Gbagbo. Mahesh et Florence sont retournés au lieu de leur affectation auprès de la MINUL, le 25 avril 2011. « Cette expérience m'a rendu très confiant dans la profession que j’ai choisie et mes compétences d'infirmière. Elle m'a montré qu’avec des ressources limitées je pourrais sauver des vies partout dans le monde », dit Florence. Mahesh ajoute : « Cette situation a montré qu'une telle crise peut survenir n'importe où, même à la MINUL, et que nous devrions tous être préparés au pire. J'ai été capable de faire de mon mieux en tant que médecin dans des circonstances extraordinaires et j’ai aidé à sauver des vies ».
Abidjan, C?te d'Ivoire