Les cinq Volontaires des Nations Unies qui servent actuellement auprès du Mécanisme de surveillance de l’aide humanitaire (UNMM) à Gaziantep, en Turquie, travaillent en étroite collaboration avec les douaniers locaux pour effectuer des inspections visuelles et physiques des chargements des Nations Unies en partance pour la Syrie. Depuis le début des opérations transfrontalières, en juillet 2014, le matériel d’aide humanitaire envoyé par les organismes des Nations Unies parvient jusqu’aux installations de l’ONU situées en Turquie. Ce matériel quitte ensuite le transport international routier turc pour emprunter son équivalent syrien.
Les véhicules du transport international routier entrent alors en Syrie en tant que convoi humanitaire, sous la supervision des Nations Unies. L’aide est enfin distribuée par les partenaires locaux des Nations Unies en Syrie. L’ensemble de l’opération est coordonné par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (BCAH).
Il est essentiel de s’assurer que les camions qui se rendent en Syrie ne transportent rien d’autre que des fournitures humanitaires, et cette tâche incombe aux Volontaires des Nations Unies spécialistes adjoints responsables de la surveillance au sein de l’UNMM.
Ils comparent le matériel d’aide humanitaire chargé dans les camions avec les listes d’envoi, assurent la liaison avec les spécialistes de la logistique des agences des Nations Unies et les partenaires d’exécution et recherchent activement des informations concernant les mouvements transfrontaliers supervisés par les Nations Unies.
Grâce à l’adoption à l’unanimité des résolutions des Nations Unies en 2014, 2015 et 2016, le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé les agences des Nations Unies et leurs partenaires à utiliser les routes franchissant les lignes de conflit et les postes frontière pour apporter une aide humanitaire aux personnes dans le besoin en Syrie. Un Mécanisme de surveillance des Nations Unies (UNMM) a été créé en 2014 afin de superviser le chargement de tous les envois de secours humanitaires des agences humanitaires des Nations Unies et de leurs partenaires d’exécution.
Pour Jean-Luc Tonglet, directeur de l’UNMM qui supervise le travail des Volontaires des Nations Unies, la situation est sans précédent. « Aujourd’hui, l’ampleur de la détresse humanitaire est plus importante qu’elle ne l’a jamais été depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les conflits et les catastrophes ont eu pour conséquence de porter à 130 millions le nombre de personnes qui, dans le monde, ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre. Sur ce total, l’ensemble des Syriens nécessitant une assistance en raison du conflit qui sévit dans leur pays atteint le nombre stupéfiant de 13,5 millions. »
« Les Volontaires des Nations Unies participent au Mécanisme de surveillance des Nations Unies, créé en application de la résolution 2165 du Conseil de sécurité pour faciliter les opérations transfrontalières vers la Syrie, précise M. Tonglet. Ils travaillent sans relâche aux frontières qui séparent la Syrie de la Turquie et de la Jordanie afin de faire en sorte que l’aide humanitaire parvienne par les voies les plus directes aux personnes qui en ont besoin. »
Le Volontaire des Nations Unies Moustafa Boudria, originaire d’Algérie et interprète de profession, explique pourquoi il sert comme volontaire. « Ici, je peux voir de mes propres yeux la différence entre la politique et la réalité de l’assistance humanitaire. Les Syriens nous demandent : "Est-ce que c’est vous qui allez résoudre nos problèmes ?" Malheureusement, nous n’avons pas ce pouvoir, mais nous pouvons au moins contribuer à aider un peu les gens. »
Patricia Mugenyi, originaire de l’Ouganda et criminologue, travaille comme Volontaire des Nations Unies en Turquie depuis mars 2016. Elle est responsable de la supervision des opérations du Mécanisme de surveillance des Nations Unies sur la base humanitaire. Pour venir en Turquie, Mme Mugenyi explique qu’elle a laissé ses trois enfants chez elle. « J’aime ma famille, mais je pense que je dois agir dans l’intérêt des générations futures. »
Veton Gorani, originaire du Kosovo et économiste, a commencé à travailler pour les Nations Unies après la fin de la guerre dans son pays. En 2014, il a décidé de devenir Volontaire des Nations Unies afin de participer à l’aide fournie dans le cadre du conflit en Syrie, depuis la Turquie. « La Syrie est actuellement la zone de conflit la plus intense dans cette région, et comme je dispose d’une grande expérience en matière d’aide humanitaire, je me suis dit que je pourrais me rendre utile. »
Depuis le 30 septembre 2016, 10 259 camions transportant l’assistance des Nations Unies ont traversé les frontières avec la Syrie dans le cadre de la résolution 2165 du Conseil de sécurité, dont 8 279 véhicules (soit 80 % du total) provenaient de la Turquie uniquement. L’assistance acheminée depuis la Turquie est destinée aux centaines de milliers de personnes dans le besoin dans le nord de la Syrie.
À l’heure actuelle, sept agences des Nations Unies participent aux opérations transfrontalières, dont le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ces agences travaillent en partenariat avec plusieurs organisations non gouvernementales internationales et syriennes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies a joué un rôle central pour faciliter les opérations transfrontalières et assurer la coordination entre les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales internationales et syriennes.
Au total, 51 Volontaires des Nations Unies sont actuellement déployés en Turquie au sein de l’UNMM, du HCR, de l’UNICEF du PNUD et d’ONU Femmes.