Simon Challemet (France) est un volontaire des Nations unies chargé de programme au sein du Programme alimentaire mondial (PAM) en Guinée. Il a initialement rejoint le PAM en 2019 par le biais de France Volontaires, en tant que volontaire de solidarité internationale. Voyant une opportunité de continuer à servir le pays, il est devenu Volontaire des Nations unies en novembre 2020. Un an après, Simon partage son expérience avec le PAM, où il coordonne le projet RESIGUI pour apporter un soutien d'urgence et renforcer la résilience.
Le projet RESIGUI fournit des transferts monétaires et une supplémentation nutritionnelle à 20 000 ménages guinéens. Financé par l'Union européenne à hauteur de huit millions d'euros, le projet aide également les communautés à pratiquer le maraîchage, la riziculture, la transformation, le stockage et la commercialisation des produits agricoles.
RESIGUI s'appuie sur le travail de 12 organisations non gouvernementales locales et des services techniques nationaux, dont l'Agence nationale de promotion et de conseil agricole, pour apporter un soutien d'urgence et mettre en œuvre des activités de résilience.
Mon rôle est de mettre en place un mécanisme de coordination inclusif pour couvrir la mise en œuvre, le suivi et les rapports. J'assure également la promotion de la visibilité de nos activités sur le terrain.
« La gestion d'un projet de cette ampleur n'a pas été une tâche facile. J'ai eu l'occasion d'apprendre et de m'adapter à différents aspects : coordination, planification, mise en œuvre, suivi et évaluation, établissement de rapports et gestion des relations avec les donateurs. » Simon Challemet, VNU chargé de programme au PAM, Guinée
En tant que VNU, je supervise les activités de notre équipe, qui opère dans huit préfectures en Guinée, et je surveille de près le budget.
« Je me rends souvent sur le terrain pour évaluer l'impact de nos actions sur les personnes que nous servons. Il est encourageant d'entendre leurs témoignages. Une femme que j'ai rencontrée m'a dit qu'avant le projet, elle avait peu d'interaction avec les autres membres de la communauté et peu de soutien de leur part. Depuis que nous avons aidé à mettre en place des groupes, cela a renforcé leur cohésion sociale. Ils peuvent désormais compter les uns sur les autres pour faire face aux difficultés communes. » Simon Challemet
Parfois, les visites sur le terrain apportent des surprises. Dans la préfecture de Labé, par exemple, nous avons identifié les bénéficiaires du projet alors que la campagne électorale présidentielle était en cours. Nous nous sommes rendus dans des villages souffrant d'insécurité alimentaire pour annoncer que nous allions donner de l'argent en échange de travail, mais nous avons été accueillis avec scepticisme et réticence. Dans certains endroits, les gens ont refusé de participer à nos activités, car ils étaient convaincus que nous étions affiliés à des membres de partis politiques. Ce n'est qu'après d'importants efforts de sensibilisation et une clarification de nos intentions que nous avons pu obtenir l'adhésion des gens.
Cette expérience de volontaire des Nations Unies m'a beaucoup apporté. J'apprécie le fait de participer à la lutte contre l'insécurité alimentaire et à l'amélioration des systèmes alimentaires pour les communautés vulnérables. Travailler dans un environnement interculturel m'a fait sortir de ma zone de confort. Je me suis ouverte aux autres, à de nouvelles façons de vivre, de voir et de penser. Et j'ai fait l'expérience de cultures, de paysages, de climats, de faunes et de flores différents de tout ce que j'ai connu jusqu'à présent.