Compter sur, et faire compter le travail des volontaires

Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 reconnaît explicitement les groupes de volontaires comme parties prenantes pour soutenir la mise en œuvre à la base des 17 objectifs. Et pourtant, les statistiques sur les volontaires, le travail qu'ils font, les compétences et le temps qu'ils consacrent à améliorer la vie des autres sont, pour la plupart, insuffisants. Mon organisation, l'Organisation internationale du travail (OIT), en partenariat avec le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU), veut changer cela.

Le Département des statistiques du OIT et les Volontaires des Nations Unies ont uni leurs efforts pour intensifier les efforts visant à améliorer la disponibilité, la qualité et l'utilisation des statistiques sur le travail des volontaires au niveau mondial.

En temps de crise, les volontaires sont les premiers sur place : Journée internationale des Volontaires 2017

Le nombre de personnes affectées par des crises humanitaires et des catastrophes naturelles augmente de jour en jour. L’ensemble des personnes déplacées de force à l’intérieur de leur propre pays ou cherchant un refuge à l’étranger a atteint le chiffre sans précédent de 65 millions. Près de 10 millions d’entre elles ont moins de 18 ans.

Ces événements se sont multipliés au cours des dix dernières années, alors même que la température de la planète atteignait son niveau record, gommant la différence entre les catastrophes exclusivement naturelles et les catastrophes d’origine humaine.

Un réfugié syrien devient un volontaire au camp Nea Kavala, en Grèce

Technicien d’entretien de 37 ans, Saleh a fui la Syrie il y a plus d’un an. Comme beaucoup d’autres réfugiés de camp en Grèce, il possède des compétences et qualifications précieuses, et avait cœur à les mettre à profit. C’est ainsi qu’il s’est porté volontaire pour aider la communauté du camp.

Peu après son arrivée à Nea Kavala, Saleh s’est porté volontaire auprès de l’équipe de la Croix-Rouge spécialisée dans l’eau et l’assainissement pour l’aider à assurer l’accès à une eau propre et à des infrastructures sécurisées. Finalement, son rôle a dépassé celui d’un technicien. Il a permis d’établir une relation de confiance entre la Croix-Rouge et la communauté. Il est ainsi devenu une figure centrale en restant à l’écoute des habitants du camp et prenant note de leurs remarques, commentaires et inquiétudes.

Volontaire ONU avec UNICEF travaille avec des drones dans les interventions d’urgence face aux catastrophes naturelles au Malawi

Mon travail au Malawi a toujours été passionnant. En tant qu’étudiant en conflit et développement, je suis arrivé dans le pays pour y réaliser des recherches sur les vendeurs de rue et les structures organisationnelles des marchés. Trois ans plus tard, je me retrouve à travailler avec des véhicules aériens sans pilote (UAV), ou drones, dans le cadre de l’intervention d’urgence de l’UNICEF face aux inondations.

Le Malawi dispose d’un accès routier aux zones rurales limité et, après une crue éclair, les routes de terre peuvent se transformer en rivières, isolant complètement les communautés touchées. En utilisant des drones, nous survolons la zone sinistrée et pouvons constater clairement quel a été l’impact sur le terrain, puis transmettre cette information aux secours.

J’étais l’un des premiers volontaires de l’ONU

En 1970, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) cherchait des ingénieurs pour une mission volontaire au Yémen du Nord afin de construire des puits d’eau potable, suite à la guerre civile. A ce moment précis, le programme des volontaires des Nations Unies (VNU) n’était pas encore opérationnel, mais ses rouages commençaient à tourner. J’ai envoyé une candidature, inspiré par un livre que l’on m’avait donné un an plus tôt. Par chance et un concours de circonstances, j’ai eu l’opportunité incroyable de devenir l’un des premiers volontaires de l’ONU.

Je travaillais pour le Bureau de l’Irrigation du Ministère de l’Agriculture et des Forêts au Japon (actuellement le Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche) lorsque l’on m’a invité à prendre la parole pour un colloque organisé par le Consulat des Etats-Unis de Fukuoka. Lors de cet évènement, le responsable principal m’a donné un livre intitulé La bonne Guerre : le combat planétaire de l’ONU contre la pauvreté, la maladie et l’ignorance. Cette rencontre fortuite, au cours de l’été 1969, a changé ma vie.

Des médecins se portent volontaires auprès des réfugiés du Myanmar

Environ 400 000 musulmans ont fui l’État de Rakhine au Myanmar pour rejoindre le Bangladesh. Des volontaires du Croissant-Rouge du Bangladesh se mobilisent pour répondre aux besoins de la population déplacée.

Menée par le Dr Mohsin Ahmed, une équipe médicale mobile du Croissant-Rouge du Bangladesh s’est installée au Bangladesh. Il nous explique que la nourriture, l’eau et les abris constituent les principales préoccupations des personnes qu’il suit, la plupart étant des femmes et des enfants.

Les volontaires contribuent à la reconstruction des communautés touchées par le séisme au Népal

À la suite du séisme survenu au Népal en 2015, le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) s’est associé au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour mobiliser dans les plus brefs délais 107 Volontaires des Nations Unies qui ont été déployés dans les zones touchées par la catastrophe afin d’y exercer des fonctions essentielles et de fournir des services d’aide aux victimes.

Le séisme, qui a frappé le Népal le 25 avril 2015 et qui a été suivi par de nombreuses répliques, a gravement touché tout le pays : 8 790 personnes ont perdu la vie, 22 300 personnes ont été blessées et 755 549 maisons ont été endommagées ou complètement détruites.

“Parfois nous n’avions que du pain sec et de l’eau”: le volontariat apporte de la vie et de l’espoir dans le camp d’Azraq

Vers la mi-2015, environ 20 000 réfugiés syriens résidaient dans le camp d’Azraq en Jordanie. Un programme de volontariat basé sur des primes permettait aux résidents de gagner de l’argent, et 1 800 d’entre eux avaient déjà participé au seul mécanisme générateur de revenu disponible dans le camp. A ce moment-là, le programme comprenait à la fois des volontaires qualifiés et non qualifiés qui gagnaient respectivement 12,75 et 8,50 $ américains par jour. On donnait la priorité aux personnes identifiées comme vulnérables ou avec des compétences.

En 2014, Thunayya a fui la ville d’Al Qunaytra et la guerre qui l’entourait. Elle vit dans le camp depuis, et a décidé de se porter volontaire comme agent d’entretien, pour une paie de 8,50 $ par jour. Âgée de 48 ans, c’était la première fois que Thunayya travaillait, comme elle devait subvenir à ses besoins et à ceux de son père âgé de 85 ans, sa seule personne à charge.

Volontaires en temps de sécheresse

À la fin de l’année dernière, le Mozambique a été frappé par la pire sécheresse de ces 35 dernières années, et un volontaire local a pris part à plusieurs ateliers pour faire face à la situation d’urgence. Des ateliers enseignent aux volontaires à détecter la malnutrition chez les enfants. Même avant la sécheresse, 40 % des enfants de moins de cinq ans au Mozambique étaient trop petits pour leur âge et souffraient de malnutrition chronique. Selon l’UNICEF, environ 100 000 enfants seront atteints de malnutrition sévère au cours des six prochains mois à cause de la sécheresse actuelle.

Beaucoup de familles dans un petit village proche de Funhalouro au sud-est du Mozambique reçoivent une aide alimentaire qui leur permet de survivre.

« Nous sommes passés par de nombreuses périodes de sécheresse, mais je ne me souviens d’aucune qui soit comparable à celle-ci. Je n’ai pas vu une seule goutte de pluie depuis des mois, »

affirme Joaquina, qui ne connaît pas son âge, mais estime qu’elle doit avoir près de cinquante ans.

Une histoire de résilience au Népal

À la suite du tremblement de terre au Népal en 2015, Thakur et sa famille se sont efforcés de réorganiser leur vie avec l’aide de l’ONG All Hands Volunteers.

Alors âgé de 25 ans, Thakur gagnait sa vie comme porteur et devait marcher pendant plusieurs heures son village de Nuwakot et les quartiers centraux du Népal pour transporter de lourdes marchandises sur de longues distances.

Lorsque le séisme de magnitude 7,8 a frappé le pays le 25 avril 2015, Thakur a dû littéralement courir pendant près de deux heures pour rejoindre sa famille et sa plus jeune fille gravement blessée. Malgré ses efforts pour la conduire d’urgence vers l’hôpital voisin, la jeune fille est malheureusement décédée.